Le fait que Lana soit mariée depuis des années et qu’elle parla toujours aussi amoureusement de son mari fit sourire Hélynah. Ses parents aussi étaient mariés depuis des années maintenant, mais sa mère n’avait plus ces étoiles dans les yeux ni même ce sourire quand elle parlait de son père, alors voir la médicomage comme ça lui fit plaisir. Du haut de ses dix-huit ans, l’infirmière était une petite chose romantique qui adorait écouter les histoires de couples et qui, de temps en temps, se replongeait dans les contes de fées qui avait bercé son enfance – même si elle gardait très bien ce secret. Elle avait souvent rêvé, lorsqu’elle était enfant, de vivre une histoire d’amour digne des contes de fées et la soirée qu’elle avait passé avec Ian samedi lui donnait l’impression de nager en plein dedans, même si ça faisait probablement d’elle quelqu’un de naïf.

-Si c’était une évidence pour tous les deux, vous avez bien fait de ne pas attendre. Et puis, les personnes qui vous affirmaient que c’était trop tôt doivent avoir changer d’avis, non ?

Pas étonnant qu’après une conversation de ce genre elle soit persuadée que Lana était incapable de tromper son mari et qu’elle était folle de lui. Loin de se douter que la médicomage avait failli s’étouffer à cause d’elle, Hélynah eut un sourire tout tendre quand Lana confessa qu’elle aimait son mari de tout son cœur. Oui, ça se voyait songeait l’infirmière, des yeux qui pétillent de cette manière, ça ne trompait pas.

La conversation dévia ensuite, ne parlant plus du couple que formait Lana et son mari, mais de celui que l’infirmière formait avec Ian, le médicomage le plus prisé de Sainte-Mangouste. En fait, la conversation tournait plus autour de Ian pour le moment, et notamment de son torse. En entendant qu’elle était bien placée pour aller vérifier la musculature du fameux torse, la petite brune rougit légèrement.

-Oui, je suppose que…oui, je suis bien placée… bafouilla-t-elle gênée.

La simple évocation du torse de Ian suffisait à la troubler – sûrement plus que de raison – alors elle n’osait même pas imaginer l’état dans lequel elle se trouverait le jour où elle le verrait pour de vrai. Enfin, pour le moment, elle préférait se concentrer sur autre chose et sa bouée de sauvetage prit la forme d’Eddy, aussi étonnant cela soit-il. En imaginant l’agent d’entretien coincer Ian dans les vestiaires pour lui faire Merlin seul savait quoi, Hélynah esquissa une grimace.

-En effet, ça fait froid dans le dos, j’espère qu’il n’arrivera pas à le mettre à exécution. Tu as songé à mettre Ian en garde pour qu’il se méfie ? demanda-t-elle en se remettant de sa vision petit à petit.

Ian avait beau être grand et musclé, Eddy l’était tout de même plus ! Enfin, il ne se passerait sans doute rien, mais mieux valait être prudent.

Devant l’air dubitatif de Lana quand elle répondit qu’elle n’avait vu le charme de Ian à l’œuvre qu’au travail, l’infirmière baissa légèrement les yeux, gênée, mais un sourire tout tendre s’étirait néanmoins sur ses lèvres tandis qu’elle repensait à la soirée qu’elle avait passé avec lui, à la Fête de la Magie. En effet, on pouvait dire qu’elle avait, effectivement, vu le charme de Ian à l’œuvre.

-J’en est surtout été victime en fait, répondit-elle sans réussir à se défaire de son sourire. Non pas que ça me déplaise hein ! ajouta-t-elle vivement avant de se calmer. C’est que…il est tellement…

Une foule de compliment se succéda alors dans sa tête, mais aucun n’était aussi éloquent que l’air béat et les yeux brillants qu’elle avait en ce moment.

Etre mariée depuis des années au même homme, l’aimer de tout son cœur, être heureuse avec lui mais avoir encore des gens de son entourage qui attendent le moment où tout ce bonheur va voler en éclat, ce devait être énervant. Pourquoi les gens ne pouvaient-ils donc pas simplement se réjouir du fait que Lana avait trouvé l’homme de sa vie et qu’ils étaient heureux ensemble ? Hélynah ne comprenait vraiment pas ce genre de mentalité. Pour elle, c’était tellement naturelle de se réjouir du bonheur de ses proches ou de compatir avec leur malheur que se repaître de ce qui fait souffrir les autres lui était inconcevable. En tout cas, Lana avait du mérite de supporter tout ça, surtout en sachant pertinemment ce que pensaient ces gens sur son mariage.

La conversation ne resta pas longtemps focalisée sur le mariage de Lana puisqu’elle dériva bien vite sur Ian. Non pas que Hélynah s’en plaignait, parler de Ian ne la dérangeait absolument pas, au contraire même. Elle aimait découvrir de nouvelles facettes du médicomage et parler avec Lana le lui permettait. Mais ça lui permettait également de découvrir les intentions d’Eddy et d’avoir d’affreuses images mentales en prime. La médicomage avait bien raison, le fait qu’Eddy veuille coincer Ian dans les vestiaires faisait froid dans le dos ! Et pourtant, quand elle lui demanda de ne rien dire de tout ça au blond, la jeune infirmière eut juste un sourire amusé. L’enthousiasme de Lana faisait plaisir à voir et puis, elle doutait qu’Eddy fasse du mal à Ian.

-D’accord, d’accord, répondit-elle avec un sourire. Je ne lui dirais rien, mais quand ça arrivera, tu me raconteras ?

Ne trouvant pas d’adjectif suffisamment fort pour qualifier Ian, la petite brune avait laissé sa phrase en suspens, mais la manière dont la termina Lana lui arracha un petit rire qui la détendit instantanément.

-Je pensais plutôt à quelque chose comme « tellement charmant » mais oui, en effet, « tellement blond » ça marche aussi ! remarqua-t-elle amusée.

Mais son amusement ne fut que de courte durée puisqu’en entendant Lana dire qu’elle avait l’air « prête pour jouer au Docteur » avec le fameux blond, les joues de l’apprentie infirmière se colorèrent de nouveau en rouge et une horde de questions se chamboulèrent dans sa tête. En réalité, la petite brune n’avait pas encore songé à tout ça et le sous-entendu de Lana lui ramena brutalement le sujet à l’esprit. Une chose était sûre, du haut de ses trente-cinq ans, elle ne doutait pas que Ian ait de l’expérience dans ce domaine. Alors qu’elle, à bientôt 19 ans, elle était encore vierge et n’avait eu son premier baiser que quelques jours plus tôt. Un véritable fossé les séparer et elle eut soudainement peur que ce dernier rebute Ian et ne le fasse fuir.

-Je…je ne sais pas…répondit-elle piteusement, les yeux rivés sur son fond de chocolat chaud. Et si je n’étais pas prête ? Ou si….Ian ne s’intéressait pas à moi pour…ça ?

Peut-être qu’il finirait par se désintéresser d’elle ? Ou qu’il trouverait mieux ? Non, elle ne devait pas penser à tout ça, si elle partait défaitiste, cette histoire n’aboutirait à rien. Elle devait y croire et se donner les moyens pour que ça marche.

Si l’idée que Eddy coince Ian dans les vestiaires semblaient amuser Lana, ce n’était pas du tout le cas de Hélynah. En vérité, elle trouvait plutôt cette perspective effrayante et ça lui faisait froid dans le dos. Non pas qu’elle était spécialement inquiète pour Ian, elle se doutait bien qu’il savait se défendre, mais il fallait reconnaître que, tout de même, Eddy était grand et massif ! Surtout pour elle qui était petite et frêle mais c’était un autre détail ça. Par contre, la médicomage avait raison sur un point, travaillant également aux urgences, elle avait plus de chance d’être témoin de la scène que Lana qui était affectée à un tout autre service.

-Promis, si j’assiste à la scène, je te raconte, lui assura-t-elle.

Heureusement, la conversation prit une tournure moins traumatisante quand elle s’orienta sur la jeune infirmière et le séduisant médicomage. Ce qui n’empêcha pas la petite brune de rougir quand il fut question de sexe, surtout quand Lana affirma qu’elle ne connaissait aucun homme qui n’avait pas d’idées en tête lorsqu’il flirtait avec une « jolie fille ». L’affirmation aussi bien que le compliment la fit rougir, mais elle se reprit bien vite. Honnêtement, elle savait bien qu’elle n’était pas spécialement désagréable à regarder et sa mère lui répétait souvent qu’elle était très bien – mais n’était-ce pas le rôle d’une mère ? – mais elle se demandait par moment ce que Ian pouvait bien lui trouver. Il était si merveilleux qu’il aurait pu avoir n’importe qui ! Une femme plus belle, plus intelligente, moins timide, moins coincée et de son âge. Pas une demoiselle de bientôt 19 ans, qui n’y connaissait rien en relation homme-femme et qui n’avait même jamais embrassé qui que ce soit quelques jours auparavant. Mais ce genre d’interrogations était néfaste, mieux valait ne pas penser à tout ça et profiter de ce qu’elle vivait avec Ian.

-Je ne pensais pas que… commença la demoiselle, les yeux rivés sur sa tasse vide, sans terminer sa phrase.

Non en effet, elle ne pensait pas que Ian avait ce genre de pensées la concernant, mais, étrangement, elle était contente de le savoir, sans qu’elle ne parvienne à s’expliquer pourquoi. Plutôt que de s’attarder sur ces interrogations sans utilités, elle préféra se concentrer sur ce que lui disait Lana. Se sentait-elle prête ? Elle n’aurait su le dire. D’un autre côté, quelques jours plus tôt elle ne se serait pas imaginer embrasser Ian, alors avoir des relations charnelles avec lui, ça ne lui avait jamais traversé l’esprit ! En tout cas, du point de vue de Lana, ça semblait vraiment simple de savoir si elle était prête ou non !

Si l’envie de lui sauter dessus dès qu’ils étaient seuls tous les deux ne l’avait jamais saisie, elle dut reconnaître par contre que l’image de Ian ne portant rien d’autre que sa blouse de médicomage ne la laissait pas indifférente. Pour preuve le rouge qui s’était emparé de ses joues quand cette vision s’était imposée à son esprit. Vision qu’elle ne s’empressa pas de chasser d’ailleurs. Par contre, pour ce qui était des furoncles, ça n’était jamais arrivé et elle esquissa une grimace exagérée lorsqu’il en fut question.

-Non, je ne l’imagine pas en train de se percer des furoncles lorsque je vais me coucher le soir, répondit-elle avec un petit rire amusé. Je doute qu’il en ait d’ailleurs ! Mais…continua-t-elle les joues un peu rose. Il doit être pas mal avec juste sa blouse…

« Pas mal » était en réalité à des kilomètres de ce qu’elle pensait vraiment, le mot « sexy » aurait été plus approprié, mais Hélynah était tellement gênée qu’elle n’arrivait pas à formuler ce genre de pensées à voix haute. Sans compter que sa bouche se fit soudainement sèche quand elle s’imagina, l’espace d’une seconde, ce que ça ferait de coucher avec Ian. Néanmoins, ce n’était ni le lieu ni le moment de penser à tout ça, aussi chassa-t-elle ces pensées loin de son esprit.

-Comment ça s’est passé pour toi…ta première fois ? demanda-t-elle d’une petite voix gênée.

Elle avait entendu ses camarades de Poudlard en parler dans la salle commune à de nombreuses reprises – l’une d’elle ayant même été dépucelée par Alek, son ami – et les discours étaient souvent différents. Elle se souvenait surtout d’une phrase qui revenait de manière régulière « ça fait un peu mal mais juste au début », mais elle ne savait pas si c’était réellement le cas ou si c’était juste une légende urbaine que colporter les adolescentes.

A en croire les propos de Lana, elle avait fait preuve d’une grande naïveté en s’imaginant que Ian n’avait jamais eu de pensées sexuelles à son égard. D’un autre côté, elle n’y connaissait rien elle, en matière d’hommes ! Alors oui, peut-être que c’était faire preuve de candeur que de penser que tous les hommes n’étaient pas des pervers qui pensaient forcément au sexe lorsqu’ils flirtaient avec une femme et si c’était le cas, elle voulait bien être qualifiée de candide. D’un autre côté, Hélynah avait majoritairement été entourée de garçons de son âge, et non pas d’hommes comme Ian – si on mettait de côté ses collègues – alors sa vision des hommes était sans doute biaisée puisqu’elle n’avait pas une vision globale. D’un autre côté, Lana marquait un point en soulevant que Ian était sportif et que, par conséquent, il devait être plutôt physique mais là encore, ça n’avait pas effleuré l’esprit de la jeune infirmière.

-Un truc comme ça oui…marmonna la brune sur un ton piteux.

En réalité, plus sa conversation avec la médicomage avançait et plus Hélynah se demandait dans quoi elle était en train de s’embarquer avec Ian. Certes, elle se sentait très attirée par lui et elle avait envie de voir où tout ça pourrait les mener, mais n’était-ce pas, au final, risquer beaucoup pour pas grand-chose ? Elle ne savait pas si elle correspondait aux attentes du blond, ni même s’il serait heureux avec elle. La jeune infirmière, du haut de ses dix-huit ans, rêvait de romance et d’amour, peut-être que ce n’était pas du tout le cas de Ian au final… En même temps, elle ne savait pas vraiment ce qu’attendait Ian de leur relation, il fallait dire aussi qu’elle était à peine naissante, mieux valait laisser le temps faire et voir où tout ça les mènerait. Même si, à la fin, elle risquait de finir avec un cœur brisé, c’était les aléas de la vie et elle était prête à les accepter.

Si les remarques de Lana n’étaient pas méchantes, loin de là même, elle semblait s’amuser de la situation mais n’avait pas pour but d’être blessante, Hélynah eut tout de même l’impression de ne pas être une femme normale en l’écoutant. Si toutes les femmes auraient cherché à déshabiller Ian après une soirée avec lui, pourquoi ne l’avait-elle pas fait ? A vrai dire, cette éventualité ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Est-ce que cela voulait dire qu’elle était bizarre ? Même Angie, une médicomage plus vieille que sa mère, avait voulu voir ce qui se cacher sous les vêtements de Ian ! Alors pourquoi ne l’avait-elle pas fait alors qu’elle en avait l’occasion ? Elle côtoyait le blond depuis des mois et elle avait bien vu l’effet qu’il faisait sur la gente féminine et pourtant, elle n’avait jamais pris part aux ragots qui circulaient sur lui, elle n’avait même jamais gloussé avec les autres infirmières quand elles parlaient de Ian et de sa musculature qui se cachait – « à coup sûr » disaient-elles – sous sa blouse. Qu’est-ce qui clochait chez elle ?

-J’espère qu’elle a profité du spectacle, ça doit pas arriver tous les jours… répondit-elle sur un ton détaché en essayant de chasser les questions qui lui polluaient l’esprit.

En écoutant le récit de Lana sur sa première fois avec Linc – qui était son mari si elle ne se trompait pas, elle trouvait ça follement romantique que Lana n’ait connu qu’un seul amant dans sa vie – Hélynah réalisa qu’elle n’avait aucune idée de comment est-ce qu’elle voulait que sa première fois se déroule. La manière dont s’était déroulée celle de Lana ne ressemblait pas vraiment à ce qu’elle espérait, mais elle n’avait d’idée fixe sur ce qu’elle voulait en réalité. En même temps, il était normal qu’une première fois comme celle des Newman ne lui corresponde pas, elle ne s’était jamais considérée comme spécialement passionnée. Enfin le plus important, c’était que Lana garde un bon souvenir de sa première fois, et ça semblait être le cas. Elle espérait qu’elle aussi, lorsqu’elle parlerait de sa première fois plus tard, elle aurait de telles étoiles dans les yeux.

-Je ne sais pas ce que je veux… avoua-t-elle dans un soupir. Une première fois que je ne regretterais pas je suppose…

Peut-être serait-ce le cas avec Ian ? Elle n’en savait trop rien pour le moment, ayant du mal à se projeter dans cette relation naissante, mais elle l’espérait en tout cas.

Si elle devait en croire les dires de Lana, il était normal de pensait au sexe depuis la puberté, en particulier chez les hommes. Mais elle avait pu expérimenté, dans les couloirs de Poudlard, que les filles aussi étaient sujettes à ce genre de pensées sexuelles. Alors, pourquoi pas elle ? Pourquoi n’avait-elle jamais songé au sexe ? Ni même fait de rêve érotique ? Une de ses amies lui avait demandé, lors de sa dernière année à Poudlard, si elle s’était déjà masturbée, et quand elle avait répondu non, cette dernière l’avait regardée, presque choquée. A croire qu’elle était effectivement différente des autres. Cependant, elle oublia bien vite ces interrogations en entendant la suite des propos de Lana. Elle voulait bien croire que si Ian ne s’était intéressé à elle que pour le sexe, il aurait tenté sa chance à la Fête de la Magie, mais qu’il ait attendu trois jours, ce n’était quand même pas un exploit, n’est-ce pas ?

-Aussi longtemps ? répéta la jeune infirmière horrifiée. Mais on s’est embrassé pour la première fois il y a trois jours ! Comment on peut perdre patience en trois jours ?

Alors quoi ? Si une femme ne couchait pas avec un homme au bout de deux semaines, il allait voir ailleurs ? C’était vraiment comme ça que ça fonctionnait ? Mais où était passé l’amour et le romantisme dans tout ça ? Non parce que, elle n’avait pas envie que le séduisant médicomage aille chercher satisfaction ailleurs, elle avait envie de rester avec lui, de voir jusqu’où ça pouvait aller, mais elle ne savait pas si elle serait prête à franchir le pas aussi tôt. La virginité, c’était quelque chose d’important, ça ne se donnait pas au premier venu tout de même !

Son horreur s’intensifia d’un cran quand la médicomage l’informa que Ian n’était pas si difficile à déshabiller. Qu’est-ce qu’elle voulait par là au juste ? Oh par Merlin, maintenant elle était sûre que Ian la jetterait pour une autre plus intéressée par les activités physiques dans peu de temps… Heureusement, Lana se rattrapa bien vite et Hélynah se sentit un peu rassurée de savoir qu’elle ne parlait que de sport. Elle se sentit un peu bête aussi d’avoir sauté aux conclusions tout de suite plutôt que de faire confiance à Lana. D’un autre côté, toute cette conversation l’embrouillait plus qu’elle ne l’aurait cru et elle ne savait plus trop quoi penser. Si ce n’est une question qu’elle s’était déjà posée auparavant : Ian n’allait-il pas s’ennuyer avec elle ?

-Oh je vois…répondit-elle malgré tout. Oui, c’est vrai qu’il a l’air sportif, c’est logique qu’il profite de l’été pour faire du sport…

Il devait d’ailleurs régaler les filles de la piscine ou de la plage lorsqu’il s’adonnait à une activité physique sans t-shirt. Elle pouvait très bien s’imaginer les groupes de femmes qui le regardent du coin de l’œil en gloussant dans leur coin.

Apparemment, elle n’était pas la seule que cette conversation mettait mal à l’aise, il suffisait de voir les réactions de Lana quand elle parlait. Elle avait l’air de croire qu’elle ne disait que des bêtises et elle s’empressait de se reprendre… Peut-être que Hélynah n’aurait pas du lui en parler au final… Elle n’avait pas voulu embêter la médicomage, elle voulait juste des renseignements et des conseils d’une femme expérimenté, et comme Lana était mariée, elle avait naïvement pensé qu’elle pourrait lui venir en aide. Elle n’avait nullement voulu lui causer du tort ou la mettre dans une situation désagréable. D’un autre côté, elle ne savait pas trop à qui d’autre en parler, elle ne savait pas comment ses amies le prendront et elle craignait qu’elles n’aient pas assez de recul pour la conseiller réellement. Elle voyait déjà venir les « oh mais c’est trop génial, saute lui dessus ! » alors que ce n’était pas forcément ce qu’elle avait envie d’entendre…

-Oui, je comprends, acquiesça la demoiselle avec un petit sourire. Merci d’avoir répondu à mes questions Lana et….désolée de t’avoir embêter avec ça…

Au final, elle ne savait pas trop où elle se situait au milieu de toutes ces informations, mais elle avait retenu l’essentiel : l’important, c’était de se sentir prête pour ça. Et si elle ne l’était pas, ce n’était pas la peine de se forcer pour faire plaisir à un homme.

-Il va falloir que j’y retourne, l’infirmière avec qui je travaille va finir par se demander où je suis passée, ajouta-t-elle avec un petit rire.

Elle ne savait pas depuis combien de temps elle s’était absentée des urgences, mais elle n’avait pas envie d’embêter Lana plus longtemps, ni même de gâcher sa pause avec ses questions.