Retourner à l’hôpital pour reprendre son travail d’infirmière après la fête de la magie n’avait été chose aisée. Hélynah était tellement sur son petit nuage que lorsque son réveil avait sonné, il lui avait fallu un temps fou pour sortir du lit, à tel point qu’elle avait failli arriver en retard. Heureusement, en ce mardi matin, les choses avaient été un poil plus simple. Certes, elle avait aussi mis quelques minutes avant de s’extraire de ses couvertures, mais ça avait été plus rapide que la veille, et elle n’était pas arrivée en retard cette fois, mais en avance ! Ses collègues avaient bien remarqués qu’elle était dans la lune et certaines l’avaient même taquinée à ce sujet, cherchant à savoir la cause de cet état joyeux, mais elle n’avait encore rien dit à personne. Pour le moment, elle préférait garder cette soirée partagée avec Ian rien que pour elle. De toute façon, elle savait qu’à un moment ou à un autre, l’information finirait par être connue, ce n’était qu’une question de temps.

Heureusement, contrairement à ce que lui avait assuré certaines des infirmières avec qui elle travaillait, son état ne l’empêchait pas de faire correctement son travail. Comme à son habitude, elle s’occupait de ses patients, en s’efforçant d’être patiente, calme et de faire preuve de douceur, ce qui n’était pas très compliqué étant donné son caractère. Elle avait même eu quelques commentaires, de la part des malades ou de leur famille, sur son sourire qui était, apparemment, contagieux. Enfin bon, même si c’était, d’après eux, un petit plus, l’important était quand même qu’elle fasse son travail et qu’elle le fasse correctement !

Lorsque Hélynah arriva à l’hôpital ce matin, de bonne heure étant donné qu’elle prenait son service à 6h30, elle alla à la rencontre de sa responsable de formation qui lui fit part de son programme de la journée. Elle commencerait donc à donner un coup de main aux urgences jusqu’à neuf heures, puis elle monterait au service des infections magiques pour se familiariser avec ce genre de cas et prendre la main dans ce domaine. Il fallait dire que les urgences s’occupaient d’à peu près tous les cas, et que donc, il fallait être calé dans tous les domaines, ou presque.

Après s’être changée, ou plutôt, après avoir mis sa blouse par-dessus son pull, elle prit le chemin des urgences. En route, elle tomba sur une personne qu’elle ne s’attendait pas à voir ici, et encore moins de si bonne heure : Chris, l’un de ses anciens camarades de Poudlard. Surprise, elle l’observa quelques secondes avant d’aller à sa rencontre. Il marchait curieusement, sans doute avait-il mal à la jambe ou au pied, et il avait une coupure près de l’œil, mais l’infirmière n’arrivait pas à en déterminer son origine. En tout cas, le verdict était sans appel : il était mal en point ! Sans plus attendre, elle alla à sa rencontre, son inquiétude clairement visible sur son visage.

-Chris ! s’exclama-t-elle. Par Merlin que t’est-il arrivé ? Tu n’es pas très beau à voir ! Qu’est-ce qui se passe ?

Sans lui demander son avis, elle le conduisit dans une salle de consultation où elle pourrait plus aisément lui poser des questions sur ce qu’il lui était arrivé tout en le soignant. Du moins si c’était dans ses cordes, sinon elle ferait appel à un médicomage.

Le moins que l’on puisse dire, c’était que Hélynah ne s’était absolument pas attendue à trouver Chris à Sainte-Mangouste. Et encore moins dans cet état, c’est pourquoi elle l’entraîna immédiatement dans une salle de consultation. Il n’avait pas l’air d’avoir quelque chose de très grave mais tout de même, et puis, il valait mieux prévenir que guérir, comme on dit si bien. Ce qui l’inquiétait le plus, c’était cette coupure près de l’œil, et le boitement qu’elle observait chez lui. Intriguée par l’état de son ancien camarade de serdaigle, elle ne put s’empêcher de lui demander ce qu’il lui était arrivé. Sans compter que ça faisait parti de la procédure habituelle de soin, elle était donc dans son droit. Par contre, la réponse que lui donna Chris lui fit froncer les sourcils. Il essayait vraiment de lui faire croire qu’il était tombé de balais alors qu’il s’entraînait dans son jardin ? Il la prenait pour une idiote ou quoi ? Sans compter que passer par une fenêtre après une chute de balais, c’était tout de même assez gros comme mensonge.

-Et sérieusement Chris, qu’est-ce qui s’est passé ? Et je veux la vérité ! ordonna-t-elle en croisant les bras. Tu ne me feras pas croire que toi, tu es tombé de balais alors que tu t’entraînais dans ton jardin un jour où la météo est clémente !

Parce que oui, Hélynah se souvenait parfaitement que Chris faisait parti de l’équipe de Quidditch de sa maison lorsqu’il était à Poudlard, et qu’il était plutôt doué même. Bon, elle n’y connaissait pas grand-chose au sport préféré des sorciers, mais elle en savait suffisamment pour savoir qu’il s’en sortait plutôt bien sur un balais et à son poste. D’ailleurs, il lui semblait même que le brun rêvait de devenir, un jour, joueur professionnel de Quidditch, ce qui rendait cette histoire de chute encore moins probable ! Par contre, elle ne savait absolument pas s’il finirait par lui dire, ou non, la vérité, mais ça ne l’empêcherait pas de le soigner. Elle prit donc une compresse qu’elle imbiba de potion désinfectante avant de se tourner de nouveau vers lui.

-Attention, ça va piquer, le prévint-elle avant d’appliquer la compresse sur sa plaie, près de l’œil.

Un sourire amusé naquit sur ses lèvres quand elle entendit Chris dire qu’il aurait préféré la voir ailleurs qu’à Sainte-Mangouste, avant d’ajouter qu’il n’était toujours pas très doué pour les sortilèges. Après avoir désinfecté sa plaie, elle jeta la compresse dans une poubelle spéciale et se tourna de nouveau vers lui.

-Au moins tu sais où me trouver si tu veux me voir un jour ou l’autre, lui répondit-elle avec un léger sourire en coin avant de reprendre exactement. Où as-tu mal exactement ? Et de quel genre de blessure tu souffres ? T’as l’air de boiter, t’as quoi à la cheville ?

Parce qu’en fonction de sa réponse, elle serait peut-être obligée de prévenir l’un de ses collègues médicomage pour qu’il prenne Chris en charge. Pour l’instant, au stade de sa formation, elle savait soigner les blessures légères et pas encore trop grave, elle savait ressouder des os aussi, mais si jamais ça touchait aux tendons ou aux ligaments, elle n’était pas sûre de pouvoir être d’une grande aide au jeune homme.

Christopher avait entendu un craquement quand il était tombé…mais de quoi ? Hélynah se doutait qu’il était parti pour dire « de mon balais » mais étant donné qu’elle ne croyait pas à son mensonge, il s’était ravisé. Chris avait été un excellent gardien de Quidditch, et il ne serait jamais tombé stupidement alors qu’il était en train de s’entraîner dans son jardin. Sauf peut-être s’il avait été imbibé d’alcool, auquel cas elle l’aurait tout de suite senti et ce n’était clairement pas le cas. Le brun était parfaitement sobre, le contraire aurait d’ailleurs été très étonnant vu l’heure qu’il était. La plupart des sorciers étaient en train de prendre leur café – ou thé selon les goûts – ou bien en train de dormir, pas de descendre une bouteille de whisky-pur-feu. Enfin bon, la demoiselle ne se faisait pas d’illusions elle savait bien qu’il existait des gens qui buvait de l’alcool quelque soit l’heure de la journée, mais elle préférait ne pas y penser.

Enfin bon, s’il avait entendu un crac en tombant de Merlin seul savait où, c’était sûrement que sa cheville était cassée. Retrouvant son professionnalisme, Hélynah examina sa cheville après lui avoir enlevé, le plus doucement possible, sa chaussure et sa chaussette. Oui, elle était enflée et rouge qui plus est, c’était sûrement du au choc. Elle reporta son attention sur Christopher pour détailler ses expressions quand elle bougeait sa cheville de telle ou telle manière.

-ça te fait mal quand je fais ça ? demanda-t-elle en tournant son pied d’un sens puis de l’autre.

Elle allait attraper sa baguette, dans le but de réparer cette cheville, lorsque Christopher lui demanda si elle le garderait pour elle la vérité s’il la lui confiait. Cette requête mit la jeune infirmière dans l’embarras, ce qui eut pour résultat de lui faire se mordiller la lèvre infirmière. Techniquement parlant, elle était soumise au secret professionnel et donc, rien de ce que ne lui confierait Christopher ne devait sortir de cette chambre. Ce qui allait dans le sens de sa requête et de l’envie d’Hélynah d’ailleurs. Mais dans certains cas, quand le personnel médical apprenait ou découvrait quelque chose d’alarmant, comme de la maltraitance ou de l’abus, il était tenu d’en informer les sorciers compétents pour que la situation ne s’éternise pas. De même, quand un sorcier arrivait aux urgences avec une blessure curieuse et une explication clairement bancale, ils devaient, parfois, appeler les aurors ou autre enquêteur magique pour que des recherches soient menées. Mais ce n’était pas le cas de Christopher, aussi finit-elle par lâcher sa lèvre et par acquiescer d’un signe de tête positif sans le lâcher des yeux.

-Oui, je le garderais pour moi, confirma-t-elle. Qu’est-ce qui se passe ?

Finalement, Christopher se confia à elle, lui racontant que son père lui avait jeté un verre à la figure, ce qui expliquait les coupures qu’il avait au visage, et qu’en essayant de l’éviter, il était tombé. Si cette information choqua Hélynah – ce qui fut le cas – ce ne fut rien comparer à la suite des révélations du brun. Son père le frappait, elle ne savait pas depuis quand mais à en juger par ce qu’elle voyait dans les yeux de son ami, cela arrivait régulièrement. L’infirmière avait beau avoir conscience que le monde n’était pas tout rose, elle avait du mal à se représenter Christopher se faisant battre par son père, mais elle ne fit aucun commentaire là-dessus. Hélynah avait conscience d’être une privilégiée, elle venait d’une famille aisée – pour ne pas dire carrément riche – et ses parents étaient très gentils avec elle. Elle avait eu une belle vie – si on mettait de côté l’épisode de l’hippogriffe – et elle savait qu’elle n’avait pas à se plaindre, mais les révélations de Christopher lui firent vraiment un coup. Le pire dans tout ça, était qu’elle comprenait pourquoi il n’en parlait pas à quelqu’un, c’était un mécanisme d’auto-défense habituel et courant. Il n’avait pas envie de ressentir la pitié des autres, mais ce n’était pas ce qu’elle ressentait en cet instant, elle était surtout choquée.

-Ce…C’est très grave tout ça Chris….lui dit-elle en le regardant les yeux écarquillés, ayant du mal à se remettre de ses révélations. Tu…tu devrais partir…ne pas le laisser recommencer…

D’un autre côté, elle avait conscience que c’était plus facile à dire qu’à faire et qu’il avait déjà dû songer à tout ça bien avant elle. Elle ne savait pas vraiment comment l’aider sur ce point là, elle n’avait jamais été confrontée à ce genre de situation et elle était perdue, elle devait le reconnaître. Par contre, il y avait quelque chose qu’elle pouvait faire pour lui dans l’immédiat, elle pouvait le soigner. Après tout, c’était son travail.

-Enlève ton t-shirt, je vais soigner tes blessures Christopher, et tu as plutôt intérêt à toutes me les montrer, le prévint-elle d’un ton autoritaire.

En attendant qu’il s’exécute, elle sortie sa baguette magique de la poche de sa blouse et la pointa sur la cheville cassée de Chris. Elle murmura alors la formule magique appropriée et ses os se ressoudèrent d’eux même, lui rendant ainsi une cheville comme neuve.  

Chris était blessé, à en juger par la grimace qu’il avait faite quand elle lui avait bougé le pied, il avait une cheville cassée, des contusions au visage et très probablement plusieurs bleus. En plus de cela, son père le battait, depuis un moment déjà visiblement, mais son principal souci était qu’elle ne répète rien de tout ça à quiconque ? Alors qu’elle lui avait déjà promis qu’elle ne le ferait pas qui plus est. Il faudrait peut-être qu’il revoit l’ordre de ses priorités. Plutôt que de penser à protéger son petit secret, il devrait peut-être chercher un moyen de se sortir de cette situation, ou bien demander de l’aide. C’était du moins ce que pensait Hélynah, mais il était vrai qu’elle ne vivait pas la même chose que lui, et qu’elle ne la vivrait sans doute jamais, du moins l’espérait-elle. Elle ne pouvait donc pas comprendre, mais ça ne l’empêchait pas de se sentir désolée pour Chris.

-Je t’ai déjà promis que je ne dirais rien Chris, que te faut-il de plus pour que tu me fasses confiance ? demanda-t-elle d’une voix parfaitement calme en scrutant son visage.

Sans compter que dans le cadre de son travail, elle était soumise à ce qu’on appelait le « secret professionnel » et qu’elle devait, justement, garder ce genre de choses pour elle. Certes, son statut d’apprentie infirmière lui donnait le droit de parler de certaines choses avec ses collègues ou formatrices pour obtenir des conseils lorsqu’elle ne savait pas comment agir, mais elle ne révélerait pas le secret de Chris, surtout pas si ce dernier ne voulait pas que ça se sache.

-Depuis combien de temps tout cela dure-t-il ? N’y a-t-il personne pour t’aider ? Que pense ta mère de tout ça ?

Sans qu’elle ne sache pourquoi, quelque chose lui disait que sa mère n’était pas au courant qu’il se faisait battre par son père. Peut-être était-ce parce qu’elle était suffisamment naïve pour croire qu’une mère s’interposerait entre son enfant et le bourreau de ce dernier. Elle ne doutait pas que ce serait ce que sa propre mère ferait, mais elle devait, malheureusement, reconnaître que toutes les mères n’étaient pas comme la sienne. Plutôt que de s’interroger sur l’instinct maternel en général, la jeune infirmière préféra faire ce pourquoi elle était là, c’est-à-dire son travail. Aussi répara-t-elle la cheville cassée de son ami avant de ne lui demander d’ôter son t-shirt. Lorsque ce fut fait, elle découvrir deux gros bleus récents, un au niveau de l’épaule et un autre au niveau des côtes. Il y en avait également d’autres sur son torse mais ils étaient en train de disparaître. Avec application et douceur, elle étala une pommade sur les hématomes pour les faire disparaître.

-Même si tu savais faire ça toi-même, il vaut mieux que ce soit quelqu’un qui s’en charge, le travail est plus net lorsqu’il est fait par une tierce personne bien portante, l’informa-t-elle en refermant le pot de crème soignante.

Il évoqua ensuite le sujet de Poudlard, ramenant Hélynah en arrière de quelques mois. Elle avait vraiment apprécié sa scolarité dans ce château, mais elle appréciait énormément sa vie depuis qu’elle travaillait à Sainte-Mangouste. Sans compter que la présence, certes nouvelle mais tout de même, de Ian dans sa vie ne faisait qu’améliorer les choses.

-Tout à changer maintenant Chris, c’est un fait, mais ce n’est pas forcément une mauvaise non ? répondit-elle d’une voix douce avec un sourire.

Pour sa part, elle n’était pas mécontente que les choses aient changé. A présent, elle n’était plus vraiment la préfète-en-chef timide qu’elle était en quittant l’école de sorcellerie. Certes, il lui restait du chemin à faire et elle continuerait certainement de changer au cours de sa vie, mais elle se sentait mieux dans sa peau aujourd’hui qu’elle ne l’était lorsqu’elle était encore à Poudlard. Il fallait avouer que Ian n’était pas vraiment étranger à tout ça, il l’aidait, d’une certaine manière, à s’affirmer et à vaincre sa timidité.

En vérité, Hélynah ne comprenait pas pourquoi Chris gardait pour lui le fait que son père le batte. Enfin si, elle pouvait supposer que son père serait plus terrible encore s’il le découvrait mais, si prévenir la bonne personne lui permettait d’échapper à son bourreau, en quoi garder le silence était-il plus simple ? Et pourtant, malgré ça, elle lui fit un petit oui de la tête quand il lui demanda si elle comprenait. Elle n’était pas spécialement friande de mensonge, mais pour le moment, le plus important était de soigner Chris, pas de comprendre pourquoi il gardait le silence. Non pas que ça ne l’intéresse pas, c’était même plutôt le contraire, mais ce n’était pas judicieux de dire au brun qu’elle ne comprenait pas son silence et qu’il ferait mieux d’aller prévenir les aurors.

-Je n’en parlerais pas Chris, tu peux compter sur moi, promit-elle une nouvelle fois avec un sourire rassurant.

Bien qu’elle eût peur d’entendre la réponse, Hélynah demanda tout de même à son ami depuis quand cette situation avec son père durait. En entendant la réponse, elle pâlit instantanément. Il se faisait battre par son père depuis sa deuxième année à Poudlard, et personne n’avait rien remarqué ?! Elle-même n’avait rien vu ! Ni même les professeurs ! D’un autre côté, si Chris faisait tout pour le cacher, ce n’était pas étonnant qu’il ait réussi… Elle pouvait comprendre par contre que ça avait dû être difficile pour lui, de voir son père se détourner de lui, le critiquer sans arrêt et le rabaisser. Ce ne devait pas être évident à vivre ! Sans compter que sa mère n’en savait rien ! Chris n’avait donc personne avec qui partager son calvaire ? Personne à qui se confiant ? Il devait porter ce fardeau tout seul ? En même temps, si quelqu’un avait été au courant, cette personne lui serait sûrement venue en aide, non ? Surtout si cette personne avait été sa mère !

-Chris ! protesta-t-elle, presque choquée. Je t’interdis de dire que tu es lâche ! Moi non plus je n’arriverais pas à lancer un sort à mon père s’il me faisait du mal. Je veux dire…C’est mon père, comment je pourrais utiliser ma baguette contre lui…? Tu n’es pas le seul qui en serait incapable, en quoi cela fait-il de toi un lâche ?

Non, à ses yeux, Christopher n’était pas un lâche, en tout cas pas parce qu’il n’arrivait pas à se défendre face à son père. En entendant le brun expliquer que tout avait changé pour lui depuis qu’il avait quitté Poudlard, Hélynah lui adressa un petit sourire désolé. Pour elle aussi les choses avaient changé, mais dans le bon sens du terme, elle regrettait que ce ne soit pas le cas pour Chris également.

-Tu n’es pas tout seul Chris, tu as des amis, je suis là moi et je suis sûre que tu en as d’autres. Si un jour, tu veux fuir tout ça, des gens seront là pour t’aider, je t’aiderais moi si je le peux. Ne dis pas que tu es coincé dans ce bar pour l’éternité, tu ne sais pas ce que l’avenir te réserve, personne ne le sait. Pourquoi partir défaitiste quand le meilleur reste à venir ?

Elle remit une mèche du jeune homme en place avant de terminer de le soigner et d’appliquer une pommade sur ses bleus visibles. Elle referma ensuite le pot et alla pour le ranger, mais une fois devant l’armoire, elle s’arrêta, réfléchit une seconde et attrapa un pot neuf qu’elle emballa dans un sachet avant de retourner vers Chris et de le lui donner.

-Si jamais ton père te frappe de nouveau et te fais des bleus, tu mets ça, et si tu as des blessures plus graves, reviens me voir d’accord ? J’ai fini de te soigner, tu peux remettre ton t-shirt.

C’était tout ce qu’elle pouvait faire pour lui pour le moment : soigner ses blessures physiques. Etant donné qu’elle lui avait promis de tenir sa langue, elle ne répèterait rien concernant les agissements de son père, mais ça ne l’empêcherait pas de souhaiter de toutes ses forces que les choses s’arrangent pour lui.