Lundi 14 mars 2016

Stellan commençait à en avoir marre de sortir. En quelques jours il multipliait les excursions, à ce stade il allait finir par devenir sociable ! Et à aller vivre en ville par la même occasion. Quoique, il lui en faudrait décidément bien plus que ça pour se décider à interagir normalement avec le reste de l'humanité. Il n'était pas prêt à ouvrir son cœur, loin de là. Mais bon. Toujours était-il qu'il se retrouvait donc, encore, à sortir.

Enfin cette fois il n'en aurait pas pour longtemps. Sa mère l'avait contacté peu de temps avant pour lui demander de passer chez elle. Apparemment elle avait oublié un dossier important sur son bureau et il le lui fallait absolument... Stellan n'était absolument pas ravi de jouer le rôle du coursier et il le lui avait clairement fait comprendre d'ailleurs. D'accord, sa mère avait toujours la tête sur les épaules et c'était la première fois qu'elle lui demandait ce genre de service, parce qu'ordinairement elle pensait à tout, mais tout de même ! Lui envoyer un patronus et le faire se déplacer pour ça... Elle aurait pu demander à quelqu'un d'autre. Même s'il savait pourquoi elle ne l'avait pas fait. En passant devant la table, il avait remarqué que sa génitrice avait laissé traîner une photo de son père... Qu'elle n'était pas censé connaître. Il aurait donc paru bizarre qu'une telle image soit là à quelqu'un qui n'avait pas découvert le pot aux roses.

Il avait donc abandonné sa nouvelle activité du moment, à savoir la peinture sur verre, pour se rendre au Ministère. Heureusement qu'il n'avait pas été en train d'écrire ! Il détestait se couper lorsqu'il avait de l'inspiration. Et puis généralement quand il se mettait à écrire, il en avait pour plusieurs heures. Enfin bon... Entrant dans le Ministère, il s'arrêta un instant. Où était son bureau, déjà ? Il savait que sa mère était très engagée dans la politique mais de là à savoir où était son bureau... Il ne venait pas assez souvent ici pour connaître le département par cœur. Il lui semblait que c'était quelque part pas là... Il arrêta une employé pour lui demander où travaillait Mme Dawson. Le demoiselle lui indiqua la direction, avant de l'informer qu'elle était en réunion. Ben voyons. Il allait l'attendre un peu et si elle ne revenait pas, il lui laisserait son dossier sur sa table.

Entrant dans la pièce, il déposa le tas de papier sur le bureau et regarda autour de lui. Ça ressemblait bien à sa mère. Aucune photo, aucune trace de vie privée... Juste des brochures et quelques articles découpés qui célébraient l'isolation du monde sorcier. Elle avait joué un rôle certain dans la fermeture des frontières, aussi certains sorciers ne la portaient pas dans son cœur, et son air froid n'aidait pas à la faire apprécier.

Un bruit sourd le fit tourner la tête, et son regard s'arrêta sur une silhouette qu'il connaissait. Et qui manifestement venait de se prendre le bord de la porte. Grillé, pensa Stellan, amusé. S'il avait voulu être discret, c'était plutôt raté... Peut-être l'avait-il vu de loin et s'était-il demandé ce qu'il faisait là. C'était même fort probable... Un sourire amusé et presque attendri se dessina sur ses lèvres en voyant l'air gêné d'Arthur. L'avantage des gens qui étaient transparent, c'était qu'on pouvait être sûr qu'ils ne cachaient rien et qu'ils n'allaient pas vous poignarder dans le dos. Aussi appréciait-il le naturel du jeune homme. Il trouvait ça mignon d'une certaine façon.

-Tu passais dans le coin ? Répéta Stellan en haussant un sourcil amusé.

Il était prêt à parier que s'il ne s'était pas trahi, il serait reparti ni vu ni connu sans lui parler. Trop timide peut-être ? Pourtant ils se connaissaient. Il se baissa pour ramasser une plume et s'approcha d'Arthur, ne s'arrêtant qu'une fois à quelques centimètres seulement de son visage. Avec un sourire goguenard, il passa doucement le bout de la plume sur la joue du jeune homme, allant de son sourcil jusqu'à la commissure de ses lèvres.

-Je crois que tu as perdu ça... Fit-il en lui remettant ladite plume dans les mains avant de s'éloigner d'un pas.

Apparemment, sa mère n'avait terminé sa réunion et Stellan n'avait pas l'intention de rester planté ici sans rien faire, alors l'arrivé d'Arthur l'arrangeait bien.

-Tu as fini ton service ? Demanda-t-il histoire de savoir s'il devait s'attendre à le voir repartir directement ou s'ils avaient un peu de marge devant eux.

Lundi 14 mars 2016

En voyant le jeune homme rougir, Stellan sentit son sourire s’agrandir légèrement. Adorable. Il n'aurait pas pensé que passer simplement la plume sur sa peau lui ferait cet effet là... Mais apparemment ça marchait plutôt bien. Il ne put résister à l'envie de le taquiner encore un peu. Sans compter qu'il aimait bien se faire un peu surprendre. La plupart des gens étaient tellement prévisibles qu'il s'ennuyait, mais Arthur était... Eh bien bizarrement, sa transparence ne le rendait pas prévisible et le fait qu'il soit naturel changeait beaucoup. L'être humain avait tendance à cacher ses sentiments aux autres et à se créer un masque hypocrite, qui rendait tout plus fade. Ce n'était pas le cas chez le brun, ce qui était appréciable.

Au lieu de s'arrêter, comme il l'avait prévu au départ, Stellan continua donc son lent chemin et fit descendre minutieusement la plume sur le menton de son interlocuteur, puis dans son cou, pour aller s'égarer vers le col ouvert de sa chemise. Il resta sur place parce qu'il ne pouvait pas aller plus bas, mais ne cessa pas pour autant le contact de la plume avec la peau d'Arthur.

-Ooooh... Dommage, fit l'écrivain avec une fausse moue déçue.

A vrai dire s'il avait bientôt terminé il pouvait bien l'attendre, ce n'était pas ça qui allait le déranger. Mais bon, ça, le patrouilleur n'avait pas besoin de le savoir... Stellan avait bien envie de voir sa réaction, et de ce fait, il n'hésitait pas à le faire marcher un peu. C'était sans doute un peu mesquin, mais ce n'était pas méchant pour autant. Et puis il assumait parfaitement son côté joueur. Il se rapprocha encore de lui de manière à approcher son visage à seulement quelques centimètres du sien avant d'aller lui glisser à l'oreille :

-J'aurais pu t'inviter à prendre le repas chez moi...

Il se recula un peu ensuite, sans toutefois trop s'éloigner, et eut un petit rire en remarquant qu'il semblait déçu d'avoir eu une journée calme. Grand bien lui fasse s'il aimait l'action, Stellan, pour sa part, en avait eu largement assez pour le reste de sa vie. Et maintenant il prenait bien soin de rester à l'écart des autres et d'éviter le moindre trouble. Il préférait sa petite tranquillité, loin des problèmes de société et de ce qu'ils engendraient. C'était bien plus facile. Mais Arthur était encore jeune alors c'était normal qu'il cherche de l'action. Cette pensée lui tira presque un sourire. Il réfléchissait déjà comme vieux alors qu'il n'avait que deux ans de plus que le jeune homme... C'était déplorable. Mais bref.

-Oh je suis seulement passé vite fait pour rendre service. Je ne comptais pas m'éterniser.

Surtout si sa mère jouait aux abonnées absentes. Le ministère, il préférait éviter quand il le pouvait. Parce que question hypocrisie... C'était quand même l'endroit le plus peuplé d'hypocrites ! Enfin en règle générale. Heureusement qu'il y avait quelques exceptions. Même si ça devenait rare... Mais bon, le monde était ainsi fait, c'était comme ça.

-Je t'ai manqué ? Demanda-t-il avec un sourire ironique joueur.

A vrai dire ce n'était pas tant sa réponse qui l'intéressait, plutôt sa réaction. Même si la réponse aussi bien sûr. Mais bon, il faisait plus confiance au langage corporel qu'aux mots. Il était assez bien placé pour savoir que les mots, on pouvait les manier comme on le souhaitait.

Lundi 14 mars 2016

Stellan esquissa un sourcil amusé en remarquant le trouble de son interlocuteur lorsqu’il le caressa doucement du bout de sa plume. ça n’avait pas l’air de le laisser indifférent, et ça plaisait beaucoup à l’écrivain. Intrigué, il pencha la tête sur le côté pour l’observer. Était-ce simplement par timidité qu’il réagissait en s’empourprant ou y avait-il autre chose ? Maintenant qu’il y repensait il aurait juré voir le regard d’Arthur s’attarder un peu trop bas sur une certaine partie de son anatomie lorsqu’il s’était retourné pour l’apercevoir devant la porte. A moins qu’il ne se fasse des idées. Après tout qu’il s’intéresse ou non à lui ne changeait pas grand chose. Enfin si, ça pouvait changer ses plans de soirée mais l’absolu qu’il accepte ou non de passer chez n’allait pas modifier le court de son existence.

Avisant Arthur qui se mordait la lèvre, Stellan ne put s’empêcher de pousser le vice jusqu’à aller passer la plume sur sa bouche, lentement et sensuellement.

-Voyons Arthur, souffla-t-il sur un ton qui oscillait entre l’enjôleur et l’ironique, ne martyrise donc pas cette pauvre lèvre ou je serais obligé d’aller la soigner moi-même.

Manifestement, il ne s’était pas vraiment attendu à se retrouver invité. Bon, il ne pouvait que comprendre sa surprise, après tout tous deux ne se connaissaient pas tant que ça. Suffisamment pour s’être parlés rapidement mais pas pour avoir réellement fait connaissance. Mais Stellan était du genre à agir sur un coup de tête, en suivant ses envies passagères. Non, il n’aimait pas se restreindre et prendre sur lui parce qu’il n’avait que trop conscience que ce comportement menait à une impasse. Et la dernière chose dont il avait envie, c’était de finir comme son père, autrement dit six pieds sous terre, tué par son désespoir.

-Tu peux… Ou tu veux ? Le taquina-t-il, gentiment moqueur.

Il avait bien compris que les paroles d’Arthur signifiaient clairement oui, mais après tout il ne l’avait pas dit. Il aurait très bien pu croire qu’il tergiversait après tout.

-Je ne voudrais pas t’obliger, railla-t-il.

Ce qui était la vérité d’ailleurs. Forcer les gens ne figurait pas dans sa liste de divertissement, parce qu’être face à une personne ronchon qui se plaignait d’être là, non merci. Il préférait la sincérité. Il avait toujours préféré le naturel et ça ne changerait pas de si tôt. Raison pour laquelle il appréciait Arthur d’ailleurs.

Un grand sourire réjoui se dessina sur ses lèvres en remarquant que son interlocuteur était manifestement très gêné par sa question. Pour le coup, Stellan ne s’était pas du tout attendu à ce qu’il ait réellement manqué au tireur d’élite. Parce qu’il avait beau dire l’inverse, son hésitation et son malaise signifiait oui aussi clairement que s’il l’avait dit à voix haute. S’il n’avait pas été si prompte à fuir les relations humaines durables et s’il n’avait pas décidé de ne plus s’attacher, Stellan aurait même pu être réellement touché. Il se surprit même à se retrouver attendri. Mais il ne comprenait pas vraiment pourquoi et comment il avait pu lui manquer. Honnêtement, les gens avaient plutôt tendance à le fuir et ne pas l’apprécier d’habitude…

-Je me le demande… Fit-il pensivement avant de remarquer qu’Arthur malmenait encore sa lèvre inférieure. Ta lèvre Arthur… Je vais devoir finir par mettre ma menace à exécution.

Remarque, c’était peut-être ce qu’il cherchait. Même s’il doutait fortement que ce geste soit conscient.

Lundi 14 mars 2016

Stellan avait parfaitement conscience que son petit jeu était en train de perturber le brun mais à vrai dire, il s'en moquait. Ou plutôt non, justement, il le faisait exprès. Loin d'avoir des scrupules, il se contentait d'afficher un léger sourire en coin et de continuer son petit manège. Il n'était pas du genre à avoir des regrets. Il n'aimait pas ressasser le passé en ce disant ce qu'il aurait pu, ou ce qu'il aurait dû faire. Il le faisait, c'était fait, point. On ne revenait pas sur les choses révolues. Alors à quoi bon se lamenter ? Et puis il savait qu'il de faisait pas toujours les bons choix mais après tout c'était le propre de l'être humain que de tâtonner à la recherche du « bon chemin à prendre ». Si tant était qu'il y avait un. Parce que le seul « bon chemin » que l'on trouvait était celui que la société imposait, ce qui était, à ses yeux, complètement stupide. Il n'avait jamais aimé le conformisme. Alors forcément il passait pour un marginal. Ce qu'il était, il fallait bien l'avouer. Un marginal un peu sournois parfois. Mais il assumait parfaitement son côté nonchalant, insolent voire carrément déplaisant quand il s'y mettait.

Il constata avec plaisir que sa réflexion avait tiré un sourire à Arthur... Qui continuait toutefois à se mordiller la lèvre. Faisait-il ça par provocation, par jeu ou simplement parce qu'il ne pouvait pas s'en empêcher ? Quoiqu'il en soit... Il allait devoir le punir de le tenter comme ça. Parce que, il devait bien l'avouer, ça avait un côté plutôt sensuel, cette façon a priori innocente de se mordiller la partie inférieure de sa bouche. Stellan éloigna sa plume du visage d'Arthur pour approcher sa tête de la sienne avec une lenteur calculée. Avec un sourire, il posa sa bouche contre ses lèvres, pour aller suçoter la fautive un instant avant de s'éloigner, une lueur oscillant entre le provocateur et le sensuel dans les yeux.

Sa réponse lui tira un petit rire. Bien trouvé, comme répartie. Pour la peine, l'écrivain lui souffla d'un ton lascif :

-D'accord. Je vais donc réitérer mon invitation. Me feras-tu, cher Arthur, l'honneur d'accéder à ma requête et d'accepter un repas avec moi ? Il se pourrait bien que... J'en aie envie.

Il observa amusé le petit manège du brun qui s'éloignait pour me revenir avant de refermer la porte sur eux. Manifestement il n'avait pas envie d'être surpris... Stellan, lui, se moquait bien de ce que pouvaient voir les autres. Après tout il se fichait de ce que l'on pensait de lui, et puisqu'il avait pris soin d'écrire sous pseudonyme, la plupart des sorciers ne voyaient en lui qu'un homme lambda parmi tant d'autres. Personne n'allait soudainement se mettre à parler de lui puisque peu de gens le connaissaient. Après tout, il n'était pas asocial pour rien. Et de toutes façons on pouvait dire ce que l'on voulait, ça ne l'atteignait pas. Il avait dépassé tout ça lorsque son père s'était suicidé suite aux rumeurs et aux articles qui circulaient sur lui alors bon. Pas question de devenir comme lui et de se aller pour ça.

Cela dit, il comprenait qu'on puisse attacher de l'importance à sa réputation, aussi n'empêcha-t-il pas Arthur de fermer la porte. Il n'était pas à ce point chieur quand même. Et puis après tout, un peu d'intimité ne ferait pas de mal.

Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsque son interlocuteur lui avoua qu'il lui avait manqué. Il se rapprocha de lui de sorte de n'être, à nouveau, qu'à quelques centimètres de son visage, et repris son petit jeu avec sa plume, la laissant errer sur les joues et sur les lèvres d'Arthur.

-Et mignon avec ça, fit-il en plongeant son regard gouailleur dans le sien avant d' aller l'embrasser comme il se doit, allant taquiner sa langue de la sienne.

Bon, il ne comptait pas s'éterniser là mais pour l'instant il avait un peu la flemme d'aller ailleurs. Heureusement il avait déjà préparé le repas, aussi n'aurait-il pas à faire patienter son invité quand ils se décideraient à aller chez lui.

-J'espère que tu n'as rien contre la langouste, reprit-il ensuite comme si de rien n'était.

Lundi 14 mars 2016

Le sourire d’Arthur était contagieux et Stellan se surprit à le lui rendre lorsqu’il accepta son invitation dans les formes. Lui qui aimait être seul ne refusait pas de compagnie une fois de temps en temps, et la perspective de passer la soirée avec le tireur d’élite lui plaisait plutôt pas mal. Ça promettait d’être intéressant et il avait hâte de voir comment tourneraient les choses. Ce qui était vraiment bien avec la vie, c’est qu’on ne pouvait jamais savoir ce qui allait se passer ensuite.

-Oui, mignon, vraiment, répondit-il avec un sourire.

Il était tellement de pouvoir de discuter avec des gens souriant qu’il se prenait à apprécier ceux du jeune homme. Bon en même temps, il ne pouvait pas se plaindre, c’était de sa faute si les gens étaient plus renfrognés que de bonne humeur quand ils lui adressaient la parole. Après tout c’était lui qui faisait exprès de les provoquer avec des petites piques que ses interlocuteurs pouvaient difficilement ignorer et il adorait voir leur visage se décomposer et prendre un air irrité. Mais avec Arthur c’était un peu différent. Il aimait le provoquer aussi, mais plus pour le taquiner gentiment et le faire s’empourprer que pour le mettre en colère. Parce que oui, il le trouvait effectivement mignon. D’ailleurs pour le prouver il alla l’embrasser, et il constata avec satisfaction que le brun ne se dérobait pas.

Avisant sa tête déconfite lorsqu’il lui parla ensuite de langouste, l’écrivain éclata de rire. Il passait en effet du coq à l’âne, mais bon, ce n’était pas comme s’ils pouvaient approfondir un peu les choses ici.

-Mais je suis navré, fit Stellan en continuant la phrase d’Arthur un sourire amusé aux lèvres, il est exclu que je continue quoi que ce soit dans le bureau de ma mère, qui pourrait revenir d’un instant à l’autre et qui ne serait sûrement pas très ravie de nous trouver dans une position compromettante… Donc autant m’assurer maintenant que le repas va te plaire, non ?

Même si, il devait l’avouer, il n’avait volontairement rien fait pour faire une transition plus douce entre le baiser et la langouste parce qu’il était comme ça, trop joueur.

-Mais je t’en prie, il n’y a pas de problèmes. Je t’attends dans l’atrium.

Il attendit que le tireur d’élite soit parti pour griffonner un mot à sa mère pour lui indiquer qu’il était passé mais que ce n’était pas la peine qu’elle passe lui rendre visite avant de se rendre au point de rendez-vous. Il n’eut pas à patienter bien longtemps et dès qu’Arthur l’eut rejoint, il sortit avec lui du Ministère pour transplaner devant chez lui. Il avait pris soin d’acheter une maison sans cheminée pour ne pas avoir à s’embêter avec le réseau de cheminette. Au moins, il avait la paix.

Sa maison était une grande demeure totalement moldue construite en pleine campagne à quelques mètres de la mer. Aimant la lumière, il avait fait installer d’énormes baies vitrées sur toute la façade qui donnait sur la plage, sauf sur les murs de son garage. Pas inquiet pour deux noises d’amener un tireur d’élite dans une maison qui clamait haut et fort “mon occupant est hors la loi car il vit à la moldue” il ouvrit la porte pour faire entrer Arthur. L’intérieur était, effectivement, typiquement moldu. Lors du changement de loi, Stellan n’avait pas du tout eu envie de se priver tout ce à quoi il était habitué, à savoir l’électricité. Il aimait bien trop son grille-pain, son micro-onde, son four électrique, ses plaques à induction, sa grande télé à écran plat, son smartphone, son Aston Martin et surtout son mac sur lequel il écrivait tout ses livres pour abandonner tout ça. Et puis il se fichait pas mal des interdictions, qui irait vérifier sa maison, perdue en pleine cambrousse au milieu de nul part ? Et quand ben même il aurait des ennuis il s’en fichait pas mal. Aussi accueillit le brun dans sa demeure qui aurait pu sortir d’un catalogue Ikéa comme si de rien n’était.

-Fais comme chez toi, fit-il en enlevant la veste qu’il portait pour se retrouver en chemise. Fais juste attention à pas écraser mon écureuil, il traîne toujours n’importe où.

Il s’approcha ensuite de lui, un sourire aux coins des lèvres, et entreprit de passer un doigt paresseux sur le ventre d’Arthur, par dessus ses vêtements.

-Au moins ici on ne risque pas d’être dérangés.

Même William, tout embêtant qu’il était, passait la plupart de son temps à roupiller dans un coin où à lui voler des objets pour les amasser dans une cachette quelconque, alors pas de risque de ce côté là. Et les deux seules personnes qui lui rendaient visites régulièrement, à savoir son manager et sa mère, ne passeraient plus à cette heure-ci.