Lundi 14 mars 2016

Alors qu’il faisait entrer Arthur chez lui, Stellan observa le jeune homme. Il savait que ce dernier était pro gouvernement et que, de ce fait, il pouvait très bien le dénoncer. Ce ne serait pas très compliqué, il vivait tellement à la moldue qu’il suffisait qu’un inspecteur vienne vérifier pour qu’il ait des ennuis. Parce que bon, il ne pouvait pas vraiment cacher tous ses appareil électrique. Et d’ailleurs, il ne cherchait même pas à le faire. Il n’avait pas peur de ce gouvernement et il se moquait bien de savoir ce qu’il encourait à enfreindre la loi.

Toutefois, le tireur d’élite ne fit aucun commentaire sur sa maison, se contentant de regarder autour de lui. Il n’arrivait pas souvent que l’écrivain invite des gens chez lui, alors voir quelqu’un au milieu de son salon avait quelque chose d’incongru. Mais pas déplaisant.

-Oui, mon écureuil. Et il est cleptomane, méfie-toi.

Il préférait prévenir, si ça pouvait éviter que son animal de compagnie dépouille son invité… Il nota avec amusement que Arthur semblait plus surpris par son animal que par sa maison. A moins que ce ne fut que parce qu’il avait eu la politesse de ne rien dire à ce propos pour ne pas soulever les sujets épineux. Enfin épineux… Pour Stellan ça ne l’était pas, il n’y avait que très peu de sujets qu’il n’abordait pas et celui-ci ne faisait pas parti de sa liste, mais bon. Il pouvait comprendre que pour d’autres, ça l’était.

Il lui précisa que personne ne viendrait les déranger ici et eut un sourire en entendant son interlocuteur répondre.

-Nous sommes à une quinzaine de kilomètres de toute agglomération et mes voisins les plus proches sont à plus de 6 km. Et les deux seules personnes qui passent me voir de temps en temps ne viennent jamais à cette heure ci. Donc oui, je pense qu’on sera réellement tranquille.

Après tout, ce n’était pas pour rien qu’il vivait loin de tout. Il souhaitait précisément ne pas être dérangé, quelque soit le moment et ce qu’il faisait. Il n’aimait pas les visites inopinées et préférait son quotidien de solitude que de s’embarrasser à interagir sans cesse avec son prochain. Il trouvait ça nettement mieux de ne voir des gens que lorsqu’il en avait envie. Ainsi, il appréciait plus la compagnie des autres.

Il s’approcha d’Arthur de sorte d’être à seulement quelques centimètres de lui et plongea sont regard dans le sien tandis qu’il entreprenait de déboutonner sa chemise avec une lenteur calculée, comme pour le mettre au défit de l’en empêcher.

-Oui, j’imagine que ce doit être dur pour les autres de comprendre pourquoi tu embrasses un homme cynique qui vit en évitant le contact des autres, plaisanta-t-il.

Il avait parfaitement compris que le brun faisait référence à son homosexualité, et il comprenait parfaitement que ça puisse être difficile à vivre lorsque l’on faisait partie de l’aristocratie ou des adeptes des sangs-purs. Après tout, ceux-ci étaient très à cheval sur les traditions et les vieux guindés n’aimaient pas l’homosexualité parce que c’était mauvais pour la transmission de leur sang et de leur nom. Un héritier qui n’était pas hétéro ne pouvait pas faire prospérer la famille selon eux. Quelles sottises ! Stellan était bien heureux d’avoir choisi de vivre loin de ces chaînes.

Laissant là ces questions, l’écrivain passa un bras autour de la hanche d’Arthur pour l’attirer contre lui et alla l’embrasser. Autant profiter de leur tranquillité ! il écarta les pans de sa chemises et posa sa main libre sur le ventre du brun. Surpris de constater que sa peau était étonnamment douce pour un homme, il entrepris de savourer ce contact et de caresser son torse.

Lundi 14 mars 2016

Stellan eut un sourire pendant qu’il regardait Arthur l’observer d’un air surpris. Oui effectivement, ça pouvait sembler étonnant qu’un écureuil soit vraiment cleptomane, voire même carrément improbable. Mais bon après tout c’était un écureuil de sorcier, élevé dans une ménagerie magique. Alors au final ce n’était peut-être pas si surprenant que ça. Même si lui aussi n’aurait pas cru que ça pouvait exister avant de l’avoir vu en vrai.

D’ailleurs il se souvenait parfaitement du jour où il l’avait acheté. Il était alors en Autriche pour quelques jours, histoire de prendre l’air et de chercher un peu d’inspiration en flânant dans la capitale. Il avait toujours aimé se promener et observer les gens surtout dans les autres pays, où les ambiances, les coutumes et les passants étaient différents. Alors qu’il errait dans la partie sorcière de Vienne, il s’était arrêté dans une petite ménagerie magique perdue au fin fond d’une ruelle ancienne. Le bâtiment lui avait plus, avec ses petites poutres apparentes dans la façades et son allure un peu différente. A la base il n’y avait été que pour regarder, et puis son attention avait été attirée par une pression au niveau de sa poche et quelle n’avait pas été surprise lorsqu’il avait vu un écureuil haut comme trois pommes essayer de s’enfuir avec un portefeuille plus gros que lui ! Il avait tout de suite accroché. Il avait senti qu’ils s’entendraient bien tous les deux. Deux marginaux complètement timbrés. Il était ressorti de la boutique avec l’écureuil dans la poche et depuis ses affaires disparaissaient régulièrement, jusqu’à ce qu’il trouve la cachette de William. Mais bon, il devait avouer qu’il s’était pris d’affection pour cette espèce de boule de poils.

-Oui oui. C’est pour ça que je l’ai pris d’ailleurs.

Il n’avait jamais été plus fan que ça des animaux, et n’avait songé à en prendre avant William, mais bon, on pouvait dire que ça avait été une espèce d’impulsivité. Il haussa un sourcil réellement surpris lorsqu’Arthur affirma que son côté cynique était justement ce qui lui plaisait. Il n’aurait pas cru que ça pouvait attirer quelqu’un… Généralement c’était plutôt ce qui refroidissait les autres.

-C’est gentil, sourit-il.

Il alla ensuite embrasser le brun devant lui, appréciant le contact de sa peau et laissant vagabonder sa main sur son ventre. Il eut un léger sourire lorsqu'Arthur passa son bras autour de son cou et en profita pour le coller un peu plus à lui. Le repas attendrait qu'ils aient terminé, de toutes façons il était encore un peu tôt et il avait envie du brun, ce dont il ne se cachait pas. Le renversant sur le canapé, il parcourut son corps de ses doigts jusqu'à lui ôter tous ses vêtements, en prenant tout son temps afin de le faire languir comme il faut. Il se demanda vaguement s'il était habitué à faire ça, avant de décider que ça n'avait aucune importance. Stellan était du genre à savourer l'instant quel que soit l'expérience de la personne en face.

-Tu as une peau vraiment douce. C'est étonnant que t'aies pas de copain avec ton joli minois. A moins que tu en aies un ? Le taquina-t-il gentiment.

Lundi 14 mars 2016

Stellan eut un petit rire en apprenant qu'Arthur était ami avec Ezéchiel Crowford. Du moins il supposait que c'était lui, il y avait peu de sorcier qui portaient un prénom pareil après tout. Il ne l'avait jamais rencontré mais tout le monde en avait entendu parlé et il n'était pas réputé pour être très apprécié. Ce devait même être un des sang-pur les plus détestés. Le tireur d'élite fréquentait des gens que la plupart des autres préféraient éviter mais ce n'était pas pour déplaire à Stellan. Au contraire, cette différence le rendait plus intéressant. Il avait beau dire qu'il comprenait pourquoi il restait seul, l'écrivain lui, ne voyait pas ce qui clochait. Que quelqu'un comme lui, qui vivait en ermite reclus du monde et qui avait tendance à dire ce qu'il pensait sans prendre de pincette, reste tout seul et soit détesté, ça il comprenait. Mais Arthur ? Il était gentil et de bonne compagnie, il aurait dû avoir plus d'amis. Il avait l'air d'être quelqu'un de bien. A se demander ce qu'il faisait avec des mecs jugés « néfastes » par l'opinion publique.

-Pourquoi ? Tu joues à l'ermite asocial toi aussi ? Railla-t-il gentiment. A part si tu fais comme moi, il devrait pourtant pas y avoir de raisons pour qu'on t'évite.

La main d'Arthur qui s'égarait sur son torse de manière un peu timide commençait à lui faire de sérieux effet et voyant qu'il hésitait, il enleva son haut pour lui faciliter la tache. Avec un sourire en coin, il se souleva légèrement pour se mettre au dessus de lui et retourner l'embrasser. Manifestement il n'avait pas beaucoup d'expérience mais ce n'était pas ça qui allait déranger l'écrivain. Au contraire, sa timidité lui changeait des autres personnes avec qui il avait eu des liaisons, qui étaient pour la plupart habituées à tout ça. Ou en tous cas à l'aise. Mais pour lui ça n'avait pas beaucoup d'importance, tout ça. Après tout tant qu'il y avait l'envie de le faire, expérience ou non il n'y avait pas de raisons que ça se passe mal.

Il faisait vagabonder ses mains sur le torse d'Arthur. Il appréciait ce contact, c'était agréable et ils avaient tout leur temps alors autant en profiter. D'autant plus que comme il l'avait dit, sa peau était réellement douce et d'ailleurs il ne résista pas à la tentation d'aller l'embrasser dans le cou. La bouche juste sous la mâchoire d'Arthur, il eut un petit rire à sa question.

-Là maintenant tout de suite j'ai toi... Demain on verra bien.

Stellan avait arrêté de se prendre la tête sur les histoires de couples depuis un bon moment. Il ne disait pas non quand des femmes -ou des hommes d'ailleurs- lui proposaient un relation, que ce soit une relation longue ou juste d'une nuit, mais il savait dès le début que la personne en question allait vite finir par lui claquer la porte au nez un beau matin. Sa plus longue relation avait duré trois mois, c'était dire, et pourtant il en avait eu un certain nombre. Ça se finissait toujours de la même manière, on lui reprochait de ne pas être assez attentionné, de ne pas montrer assez son amour. En même temps il n'était pas amoureux, pourquoi serait-il attentionné ? Il n'était pas du genre à se faire passer pour quelqu'un qu'il n'était pas. Avant la mort de son père il avait eu des rapports sérieux. Il avait même été amoureux une ou deux fois, et puis il avait compris que la vie était loin d'être cadeau et il était devenu fataliste.

Mais pour l'heure il préférait se focaliser sur l'instant présent que de ressasser son passé. Soucieux d'apaiser le brun, qui semblait un peu gêné, Stellan alla prendre la source de son désir entre ses doigts pour lui faire du bien. Il avait envie qu'Arthur apprécie le moment autant que lui.

-Tu peux te détendre tu sais. Tout va bien.

Il se doutait qu'Arthur était plus réservé que la plupart des partenaires qu'il avait eu et que de ce fait, il avait besoin d'être un peu rassuré. Stellan n'avait jamais été très doué pour le réconfort mais au moins il pouvait essayer de le mettre à l'aise, ce serait déjà ça.