Venue prendre le thé avec madame Whitman, une grande amie de feu son grand-père, plus tôt dans la journée, Elaeh s’était soudainement vue invitée à la réception qu’organisait le fils de cette dernière, Marley Whitman. Le premier réflexe de la brune avait été de refuser poliment l’invitation, prétextant que son fils ne l’avait pas invitée personnellement et qu’elle ne pouvait donc décemment pas se rendre à la fête, ce n’était pas correct. Si la dame d’un certain âge s’était d’abord laisser convaincre par cet argument, les choses ne se déroulèrent pas exactement comme la fabricante de baguette l’avait souhaitée. A dire vrai, Elaeh s’était doutée que son argument ferait mouche, depuis le temps, elle connaissait bien Arista Withman, et elle savait que l’aristocrate était très attachée à la politesse et à la bienséance, elle savait donc qu’elle n’insisterait pas face à un tel problème. Malheureuse, elle joua de malchance car, à peine quelques minutes plus tard, le fameux Marley arriva dans la résidence de sa mère, pour s’assurer qu’elle viendrait bien le soir même et prendre de ses nouvelles.
Marley avait toujours eu un faible pour elle, Elaeh en était bien consciente et ce n’était pas pour rien qu’elle l’évitait quand elle le pouvait. Surtout que le fameux Marley était un coureur de jupons infidèle et imbu de lui-même ! Pas vraiment le genre d’homme que la demoiselle avait envie de fréquenter, non pas qu’elle ait envie de fréquenter des hommes d’ailleurs. Quand le fils de madame Whitman posa ses yeux sur Elaeh, il prit vaguement de ses nouvelles avant d’insister pour qu’elle vienne à la réception qu’il donnait le soir-même. Alors quand sa mère se mit à décréter que c’était une très bonne idée, sous prétexte que la petite Ollivander passait trop peu de temps hors de chez elle, Elaeh sentit l’étau se refermer peu à peu autour d’elle et elle n’eut d’autre choix que de confirmer sa présence le soir même.
Résultats, elle était rentrée chez elle pour se préparer à passer une soirée entourée, encore, de sang pur. Elle avait déjà suffisamment donné dans le mois pourtant, mais non, il fallait qu’elle se retrouve encore à une réception dont elle se moquait bien ! Maudit soit la sociabilité ! Dire qu’elle voulait simplement passer sa soirée devant sa cheminée, dans son fauteuil préféré, avec un libre et une tasse de thé fumante. C’était bien trop demandé visiblement. A la place de cette délicieuse soirée en perspective, elle se retrouvait à devoir se maquiller, enfiler une robe de soirée de couleur crème et à chausser des talons. Lorsqu’elle croisa son reflet dans le miroir, la demoiselle poussa un gros soupir. Certes, elle était présentable, elle se trouvait d’ailleurs pas trop mal dans cette tenue, mais elle n’avait vraiment pas envie de sortir ! Sauf qu’elle tenait beaucoup à Arista Withman et qu’elle n’avait pas envie de lui faire de la peine en ne venant pas. Elle finit donc par mettre sa cape et sortit de chez elle pour transplaner devant le manoir de Marley Whitman.
Une fois arrivée, elle alla saluer son hôte, en s’empressant de disparaître de sa vue ensuite, elle n’avait pas envie de danser avec lui. Elle avait déjà fait l’expérience à deux reprises, et il avait la fâcheuse tendance de laisser sa main descendre du creux de ses reins à ses fesses, sans compter qu’il était un bien piètre danseur et qu’il lui avait déjà marché sur les pieds ! Elle rejoignit donc Arista avec qui elle discuta un moment avant que la dame ne rejoigne certaines de ses connaissances. Elle se retrouva donc à déambuler parmi les invités, regardant la salle de bal, une coupe de champagne à la main. De temps en temps, lorsqu’elle croisait l’une de ses connaissances, elle s’arrêtait pour les saluer.
Stellan Dawson
Chieur né
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Sujet: Re: Pretty Liars ~ Stellan Jeu 17 Mar - 16:10
Pretty Liars
Samedi 12 mars 2016
Les couloirs de la Gazette du Sorcier avaient la fâcheuse habitude de toujours rester pareils. D'une fois à l'autre, rien ne changeait. Ça aurait été trop demander. Il finissait par se lasser de ces photographies d'anciens journalistes pseudo héroïques et de ces articles passés qui parlaient d'événements déjà oubliés. Au moins chez Sorcière Hebdo la décoration changeait presque toutes les semaines en fonction des potins, des célébrités du moment et de la couleur en vogue. Forcément, là bas c'était peuplé de bonnes femmes qui n'avaient que ça à faire de leur journées.
Mais bon, son agent lui avait sommé d'accorder une interview pour son prochain livre, sur lequel il tavaillait. Stellan avait horreur de ça. Déjà, il allait devoir parler de l'histoire, alors qu'il aimait improviser et les journalistes allaient s'arracher les cheveux s'ils voulaient connaître des détails. Ensuite il allait encore devoir refuser de se faire prendre en photo et batailler pendant des heures, voire menacer pour que bordel NON ils ne brandissent pas leur appareil même si c'était juste « pour un souvenir personnel ». C'était incroyable ça vraiment. Qu'est ce qu'ils ne comprenaient pas dans le mot « non » ? C'était pourtant simple. Enfin bon, il fallait croire que, pour leur cerveau primitif, ça signifiait « je ne suis pas d'accord mais si vous insistez je vais bien sûr changer d'avis ». Sauf qu'avec lui ça ne se passait jamais comme ça.
Enfin bon... Comme l'avait si bien dit son agent, « le boulot d'écrivain c'est pas juste noircir des feuilles c'est aussi d'avoir un public, et pour ça faut l'attirer, alors lève tes fesses et fonce fissa !! ». Parfois il aimerait jeter Nathan au fond de la mer pour avoir un peu de repos. Et puis après il se souvenait qu'il lui arrivait de l'apprécier. De temps en temps. Quand il était d'humeur généreuse. Il avait donc « levé ses fesses » et à présent, il se retrouvait coincé ici, à devoir répondre à des questions dont il se fichait éperdument.
Pour améliorer un peu son humeur, Stellan se fit un malin plaisir de faire tourner ses tortionnaires en bourrique en esquivant toutes leurs questions, ou en répondant à moitié, ou alors en faisant des phrases tellement compliquées que plus personne ne s'y retrouvait. Finalement, l'interview dura moitié moins de temps que prévu, et à la fin, les journalistes le regardaient tous avec des yeux dépités. Heureux d'en être débarrassé, il se dirigea vers la sortie quand une voix dans le couloir retint son attention. Manquait plus qu'elle, tiens. Le brun se tourna vers sa mère, qui sortait d'une validation d'article qui traitait des ses idées politiques. Comme toujours, le voir ne semblait lui faire ni chaud ni froid, et elle arborait son expression sérieuse et sèche qu'elle ne quittait jamais. Mais avec le temps, il avait appris à ne plus s'en offusquer. Après une rapide discussion, elle le détailla sommairement et décréta qu'il avait l'air amorphe et qu'il avait intérêt à venir à la réception où elle se rendait ce soir. Chez un certain Marley Wiman ou quelque chose du genre. Super ! Il se forçait à sortir et qu'est ce qu'il obtenait ? Une nouvelle séance d'ennuis et de morosité. En plus il ne pouvait fuir, sa mère le saurait directement et il n'avait pas envie d'un long monologue sur ses habitudes de vie, merci bien.
C'est donc à reculons qu'il se dirigea le soir venu vers la luxueuse demeure. Ça faisait tellement archaïque comme architecture, il se demandait vraiment pourquoi tant de sorciers prônaient une séparation nette avec les moldus, un peu de technologie ne ferait pas de mal dans ce monde magique. Bon, il resterait le temps de montrer à sa génitrice qu'il était venu, puis il repartirait. L'air de rien, il avait du travail. Et un écureuil à surveiller. Parce qu'il avait laissé William chez lui et il n'avait pas envie de devoir faire une nouvelle recherche de cachette pour dégoter ce qu'il avait volé.
Il s'était stationné près du buffet pour savourer un verre de champagne tranquillement et en profita pour balayer la salle du regard. Lorsqu'il n'était pas happé par une foule d'hypocrites, il était plutôt plaisant de les regarder faire. C'était une source d'inspirations inépuisables, tout ces gens engoncés dans leurs bonnes manières. Son regard s'arrêta sur une demoiselle qui sortait du lot. Une rapide inspection lui indiqua que si elle se détachait des autres, c'était parce qu'elle était encore naturelle. Autrement dit, une non habituée de ce genre de soirées. Intéressant tout ça. Amusé, il la détailla de loin, l'observant pendant un bon quart discuter, saluer, et déambuler, et finit par noter quelque chose dans son attitude vis à vis des hommes qui l'intriguait. Au lieu de minauder comme le faisaient si souvent les filles, elle semblait se tenir... En retrait. Une lesbienne peut-être ? Il fallait qu'il aille voir ça de plus prêt. Ça pourrait lui donner des idées de personnages.
Marchant dans la foule pour rejoindre la brunette, il parvint à frayer un passage à sa coupe de champagne. Une fois arrivé à proximité, il reconnut Elaeh Ollivander. Oui effectivement, maintenant qu'il était plus proche ça lui semblait évident.
-Elaeh Ollivander, je ne t'avais pas reconnu, fit il avec un grand sourire gouailleur. Il faut dire que sans comptoir c'est quelque peu déroutant. Dommage d'ailleurs, de cacher cette belle moitié derrière un gros bloc de bois, mais je peux comprendre. Au moins les clients ne se concentrent pas sur autre chose que sur leur baguette.
Sans se départir du sourire qui le caractérisait si bien, Stellan but une gorgée de champagne.
-Qu'est ce qui t'amène ici ? Apparemment tu as l'air très à l'aise dans ce genre de soirées.
Son ton ironique indiquait clairement que c'était tout l'inverse, mais le brun n'y faisait même pas attention tant il avait pris l'habitude d'utiliser les sarcasmes dans sa vie de tous les jours.
Dernière édition par Stellan Dawson le Mer 23 Mar - 22:09, édité 2 fois
Elaeh J. Ollivander
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Sujet: Re: Pretty Liars ~ Stellan Dim 20 Mar - 22:08
Pretty Liars
Encore une demi-heure et elle rentrerait chez elle, pensa la fabricante de baguette en portant sa coupe de champagne à ses lèvres. Et elle ne sortirait plus de chez elle avant la fin du mois ! Enfin, sauf pour aller travailler et pour voir Ruby. Parce qu’apparemment, elle ne pouvait plus rendre visite à des connaissances sans se retrouver invitée, presque de force, à une soirée de sang pur. Tous ces hypocrites ne pouvaient donc pas la laisser tranquille ? Qu’est-ce que ça pouvait bien leur faire qu’elle soit toujours célibataire et que personne n’ait jamais vu l’ombre d’un homme dans sa vie ?! C’était justement sa vie, et elle faisait ce qu’elle voulait à la fin ! Surtout qu’il y en avait eu un justement, d’homme dans sa vie. Certes, ça avait été passager, mais c’était ce qu’elle avait voulu. Une histoire sans prise de tête durant son séjour en Bulgarie, et surtout, sans amour.
Non, l’amour ce n’était définitivement pas fait pour elle, et voir toutes ces imbéciles de péronnelles glousser et battre des cils devant des hommes coincés et imbus d’eux-mêmes le lui confirmait bien ! Jamais elle ne deviendrait aussi ridicule que toutes ces gamines en manque ! Elle préférait de loin avoir la tête froide et être maîtresse de ses actes et de ses pensées. Sans compter qu’elle n’avait pas envie de se ridiculiser en gloussant à la manière d’un dindon devant les graines qui lui serviraient de repas. Ridicule, vraiment. Buvant une nouvelle gorgée de champagne, Elaeh s’éloigna du groupe qui s’approchait dangereusement d’elle, en gloussant justement, et se retrouva interpeler par l’un de ses clients réguliers. Un homme cynique et bourré de sarcasme qui était incapable de tenir sa baguette éloignée de son écureuil de compagnie. Résultat, cette dernière était souvent pleine de traces de griffes et de dents et c’était à elle de réparer les dégâts.
En entendant les paroles de Stellan, elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, excédée par ses paroles. Heureusement oui qu’elle avait un comptoir à la boutique, surtout si ça pouvait empêcher ce coureur de reluquer ses jambes à chaque fois qu’il venait ! Il lui faisait presque regretter d’avoir mis une robe légèrement échancrée le long de sa jambe. Ce type n’était décidément qu’un parfait crétin !
-Stellan Dawson, le salua-t-elle avec un sourire aimable. Je suis ravie que cette moitié ordinairement cachée par mon comptoir te plaise, commença-t-elle d’une voix calme et presque douce.
Elle marqua une légère pause pour boire, de nouveau, une gorgée de champagne avant de reprendre.
-Dommage que tu ne puisses pas en profiter, termina-t-elle sur un ton froid avec un sourire glacial.
De toute façon, s’il attendait quelque chose d’elle ce soir, il pouvait faire exactement la même chose que tous les autres qui avaient essayer avant elle : se fourrer le doigt dans l’œil. Et jusqu’au coude ! Elle en avait assez de ces baratineurs qui essayait de l’embobiner et qui, d’une certaine manière, l’effrayait avec leur comportement sûr d’eux et leur conviction qu’elle termine dans leur lit. Sans compter qu’elle redoutait qu’un jour, à force de jouer les femmes inaccessibles, tout ça se retourne contre elle et qu’elle se retrouve dans une situation fâcheuse. Elle avait beau savoir se défendre, elle ne pourrait malheureusement pas grand-chose contre un homme… -J’ai été invitée par une de mes connaissances, répondit-elle en restant volontairement évasive. Et que me vaut le plaisir de ta présence ?
Elle avait pris soin de ne pas répondre à sa remarque pleine d’ironie. Oui, elle n’était pas habituée à ce genre de soirée, et alors ? D’ailleurs, s’il pouvait la laisser tranquille qu’elle puisse rentrer chez elle, elle lui en serait reconnaissante pour une fois.
Stellan Dawson
Chieur né
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Sujet: Re: Pretty Liars ~ Stellan Mer 23 Mar - 22:11
Pretty Liars
Samedi 12 mars 2016
Stellan esquissa un sourire narquois en constatant que la fabricante de baguette relevait les yeux aux ciel. Visiblement elle avait l'air ravie de le voir... Mais bon, ce n'était pas comme s'il s'était attendu à ce qu'elle l'accueille à bras ouvert. Pourtant elle aurait pu ! Vu tout l'argent qu'il lui donnait en soin d'entretien de baguette... Il fallait dire que William semblait avoir une réelle affection pour ce bout de bois et qu'il passait son temps à la voler. Enfin, maintenant qu'il avait enfin dégoté un sort repousse écureuil -sérieusement qu'est-ce qu'il avait galéré à le trouver celui-là ! Il y avait toujours des repousse souris, des repousses limaces mais des repousses écureuil... Ben il avait dû batailler pour trouver.
-Et moi je suis ravi de constater que tu as toujours autant de talent d'actrice, répondit-il, gouailleur. Tes performances sont remarquables.
Il était à peu près certain que de nombreuses personnes devaient se laisser prendre au piège et croire que son sourire aimable leur était réellement destiné... Mais lui n'était pas dupe. Il aurait pu l'être. S'il avait plus cru en l'être humain. S'il ne partait pas toujours du principe que les autres étaient sombres et propices aux vices. A vrai dire, il lui arrivait tout de même, très exceptionnellement, de rencontrer des personnes qui, il le savait, n'étaient pas réceptives à tous les défauts inhérents aux hommes. Mais même à ces personnes il ne faisait pas totalement confiance. Après tout les être humains étaient connus pour leur caractère versatile et mauvais. N'importe qui pouvait succomber n'importe quand.
Et d'ailleurs il se félicita d'être aussi lucide à propos des autres, parce que sinon le ton froid de la jeune fille lui aurait certainement fait bizarre. Mais Stellan étant Stellan celui ne lui fit ni chaud ni froid. La demoiselle n'avait fait que montrer sa vraie nature, rien de plus. Qu'elle joue à l'hypocrite ou qu'elle soit méchante sciemment, pour lui, c'était exactement la même chose.
Le brun avança vers elle, le regard rivé dans le sien, une lueur narquoise dans les yeux, jusqu'à la coincer contre le mur. Une fois à quelques centimètres de son visage, il continua de s'approcher, assez pour leur respirations se mêle, puis détourna un peu la tête pour glisser vers son oreille.
-Oh vraiment ? Murmura-t-il, ironique. Qu'est ce qui te fait dire ça ?
Il attrapa nonchalamment une mèche de cheveux qu'il fit rouler entre ses doigts, sans la lâcher pour autant des yeux.
-Le plaisir ? C'est vrai que ma présence a l'air de t'enchanter. Je suis flatté, crois-le bien.
Son ton indiquait clairement qu'il n'était pas dupe pour deux noises à son petit jeu, mais bon, si elle voulait jouer... Bah il s'en fichait. Il avait appris à ériger un épais mur entre lui et les autre, qui lui évitait les déconvenues ou les déceptions dues à l'attitude des autres à son égard. Ainsi, personne ne pouvait l'atteindre, et ça lui allait très bien comme ça.
Il pris doucement le verre de champagne des mains de la jeune fille et le vida d'un trait avant de le reposer sur la table de petits fours. Ça éviterait qu'elle le renverse. On n'était jamais trop prudent...
Dernière édition par Stellan Dawson le Sam 2 Avr - 23:08, édité 1 fois
Elaeh J. Ollivander
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Sujet: Re: Pretty Liars ~ Stellan Jeu 24 Mar - 18:50
Pretty Liars
Le problème avec les hommes cyniques, c’est qu’ils voyaient le mal partout, et donc, Stellan, qui était un homme très cynique en plus d’être horripilant, ne se laissa pas prendre par son sourire aimable, celui-là même qu’elle servait à toutes les personnes qu’elle croisait ce soir. Le ton sur lequel il lui répondit ne plut d’ailleurs pas. Le brun était clairement en train de se moquer d’elle et ça l’agaçait. Sans compter qu’elle avait l’impression qu’il était venu la voir pour se distraire et s’amusait avec elle. C’était ça le problème des femmes qui avaient peur des hommes et qui se fermaient volontairement aux autres : elles voyaient le mal partout. Et malheureusement, Elaeh faisait partit de ces femmes-là. Pour elle, les hommes n’étaient, pour la plupart, que des calculateurs sans scrupules qui se complaisaient en se jouant des femmes et des sentiments qu’elles pouvaient éprouver pour eux. Résultat, elle les fuyait comme la peste et se faisait un devoir de garder une distance avec eux. Aussi bien physique que sentimental la distance. Car la fabricante de baguettes était le genre de femme qui ne s’attachait pas facilement aux autres. Mais quand elle le faisait, c’était pour ne pas la reprendre, sauf cas extrême qu’elle n’avait pas encore connu.
-Ravie de constater que mes talents te plaise, par contre, tu n’as toujours pas appris l’amabilité apparemment, railla-t-elle sur le même ton que lui.
La brune savait qu’elle ferait mieux de se taire et de passer son chemin, plutôt que de répondre à ses provocations. Elle avait conscience qu’elle jouait un jeu dangereux, qui pouvait à tout moment se retourner contre elle, et que prendre la fuite serait plus simple. Sauf qu’elle ne le faisait pas, non, elle restait là, à provoquer Stellan, en espérant que ça fasse passer sa soirée plus vite. Avant de regretter amèrement de ne pas avoir écouté son instinct de survie. Horrifiée, bien qu’elle essayât de ne rien laisser paraître, elle vit le brun s’avançait vers elle. Pour se rapprocher, encore, et encore, jusqu’à ce qu’elle se retrouve acculée conter un mur – elle n’avait même pas remarquer qu’elle reculait tant ça lui semblait naturel – et que l’homme à l’écureuil soit bien plus proche d’elle que ce qu’elle aurait voulu. Elle se retrouvait coincée, littéralement, et à la merci de ce prédateur – du moins c’était ainsi qu’elle le voyait – qui s’approchait encore. En sentant leur souffle se mêler, elle retint sa respiration et fut, un peu, soulagée de constater qu’il visait son oreille, et non sa bouche. Du moins pour le moment, mais elle préférait rester sur ses gardes.
-Parce que je ne te laisserais pas faire évidemment, répondit-elle avec – beaucoup – moins d’assurance que ce qu’elle aurait voulu.
Tant pis, au moins elle avait encore l’usage de la parole. De toute façon, il ne pourrait rien lui faire dans une salle de réception pleine de monde. Ils n’étaient pas seuls et quelqu’un finirait bien par le remarquer s’il avait un comportement suspect envers elle. Même si, réalisa-t-elle avec horreur, ils devaient présentement renvoyer l’image d’un couple entre pleine séduction. Merlin, elle était mal barrée ! En sentant une mèche de ses cheveux se soulever et en le voyant jouer avec, Elaeh se mit à trembler légèrement. C’était à peine perceptible, mais elle le sentait et ça l’agaçait grandement de montrer un signe de faiblesse à cet instant.
-Tu es toujours de meilleure compagnie que Marley Whitman, répondit-elle sérieusement. Par contre, si tu pouvais me rendre mon espace vital, je te serais reconnaissante.
Mais non, l’idiot ne bougea pas. Au contraire même, il lui prit la coupe de champagne qu’elle avait toujours dans les mains et la vida d’un trait avant de la poser sur un meuble à côté. Elaeh avait suivi la trajectoire du verre des yeux, essayant de se concentrer sur autre chose que sur l’homme qui lui faisait face et qu’elle aimerait voir disparaître.
-C’était mon verre ça, fit-elle remarquer en haussant un sourcil.
Surtout, ne pas penser à la position dans laquelle elle se trouvait et se concentrer sur des choses sans importance, comme un verre de champagne non bu. Ainsi, elle pourrait retrouver un minimum de sang-froid. Et avec son sang-froid, elle serait capable de réfléchir et d’agir en cas de nécessité.
Stellan servit à la demoiselle un regard narquois. Elle avait de la répartie la petite, mais bon ce n'était pas comme ça qu'elle allait se débarrasser de lui. Au contraire, ça lui donnait envie de jouer. Malheureusement, il lui arrivait parfois de s'ennuyer, et dans ces moments-là il était bien content de trouver un partenaire de jeux, consentant ou pas. Car oui, vouloir mener une petite vie tranquille avait un prix. Certes on se tenait loin de l'agitation, mais du coup... Et bien il arrivait que parfois ce soit TROP calme. Oh ça ne le dérangeait pas plus que ça. Il aimait ça même ! Il se trouvait toujours une occupation, quelque chose à faire qui lui plaisait. Il existait tellement d'activités différentes ! Et puis même sans ça, il fallait cuisiner, s'occuper des tâches ménagères -il avait une femme de ménage mais elle ne faisait pas non plus tout- aller faire son jogging, commander ses courses par internet, continuer ses livres... Et quand vraiment il s'ennuyait il allait faire un tour en ville. Ou conduire son Aston Martin vinquish. Il n'avait pas acheté une des voitures les plus chères au monde pour la laisser paresser dans un garage ! Bon d'accord quand il l'avait choisi il ignorait son prix et ignorait même que c'était un véhicule des plus rares. Mais elle lui plaisait et il pouvait se le permettre, et pour une fois qu'il dépensait son argent... -Je ne suis pas commerçant, je n'ai donc nul besoin d'être aimable. En revanche toi... Tu devrais si tu ne veux pas perdre de client.
Il la coinça ensuite entre le mur et le lui, la forçant à reculer. Soudainement, elle semblait beaucoup moins sûre d'elle... S'il y avait bien une chose qui rendait les gens bien plus naturels, c'était la peur. Face à la crainte, tout le monde faisait retomber le masque. Celui de la brune commençait déjà à se fissurer, mais elle tenta bravement de ne rien laisser paraître. Stellan scruta son visage avec attention. C'était vraiment incroyable, le fonctionnement de l'être humain. Il avait beau en être un et observer les réactions des gens depuis très longtemps, il arrivait toujours à être surpris. A quoi cela l'avançait-elle de lui tenir tête ? Manifestement elle le redoutait. Pourquoi ? Après tout ils étaient entourés de monde. Alors certes il était courant de voir des jeux de séduction mais il ne pourrait pas la prendre là contre le mur sans causer de scandale. Pourtant elle avait peur quand même, et malgré cela elle lui tenait tête. Sûrement pour se protéger, ou même simplement par fierté. Au fond ça lui importait peu, mais voir toutes les réactions différentes en fonction de toutes les personnalités qui existaient le fascinait réellement.
-Et comment comptes-tu t'y prendre ? Ria-t-il, clairement pas impressionné.
Tout occupé qu'il était à fixer son visage, il faillit passer à côté d'un détail. Cependant, la mèche de cheveux qu'il tenait dans sa main venait de frémir, et ça ne lui échappa pas. Voilà qu'elle tremblait... Merlin, était-il donc si terrifiant ? Généralement les filles le trouvaient plus séduisant qu'effrayant. Mais bon, ça lui importait peu.
-Marley Withman, ce si charmant garçon ? Oh, tu exagères voyons, ou alors on ne doit pas parler de la même personne, répondit-il avec ironie.
Il espérait bien être de meilleure compagnie que lui, effectivement ! S'il était bien plus pessimiste que cet aristocrate pourri-gâté, il avait tout de même bien plus d'esprit et surtout, lui, il avait un cerveau en parfait état de marche. Sa vaine tentative de changer de sujet lorsqu'elle parla de son verre le fit sourire. C'était presque mignon. Il reposa la mèche de cheveux sur l'épaule d'Elaeh avant de passer doucement son index sur son bras, qui frissonnait très légèrement.
-Je te fais peur ?
Observant sa réaction, il ne perdait pas une miette de la situation. Il était plutôt curieux en réalité. Peut-être se faisait-il des idées et qu'elle avait simplement froid, mais il était persuadé que non. C'était bien trop évident pour que sa crainte lui échappe.
Sujet: Re: Pretty Liars ~ Stellan Dim 22 Mai - 11:21
Pretty Liars
Être aimable pour ne pas perdre de client ? Elaeh le savait bien tout ça, mais en cet instant précis, elle pensait surtout que si elle devait perdre un client comme ce Stellan Dawson de malheur, elle ne s’en porterait pas plus mal. Il avait beau être un client régulier, son commerce se porterait tout aussi bien sans lui ! Et surtout elle d’ailleurs. Pourquoi diable avait-il fallu qu’elle le croise à cette soirée à laquelle elle n’avait même pas voulu venir ? Surtout si c’était pour subir ce genre de discours. D’ailleurs, il racontait n’importe quoi. Certes, être aimable avec ses clients étaient la base pour un bon commerçant, mais fondamentalement parlant, même si elle avait un caractère de cochon, son commerce ne coulerait pas. Après tout, elle était la seule fabricante de baguettes magiques d’Angleterre, et à part si les sorciers voulaient aller se fournir à l’étranger – ce qui était peu probable – ils devaient passer par sa boutique. Sans compter que sa famille était reconnue depuis des générations et des générations pour être d’excellents fabricants de baguettes, elle ne risquait donc pas grand-chose à être désagréable avec ce sale type.
-Actuellement, tu n’es pas un client, et si tu avais un peu plus d’autorité sur ton écureuil, tu n’aurais pas à venir aussi régulièrement à la boutique, répondit-elle sur un ton insolent.
La brune perdit de son mordant quand elle se retrouva coincée entre le mur et Stellan, mais elle tâcha de ne rien laisser paraître tandis que la peur montait en elle. Non, elle ne devait pas paniquer, il ne se passerait rien, il ne pouvait rien lui faire, ils étaient entourés de monde. Elle avait beau savoir tout ça, elle ne parvenait pas à chasser la peur qui s’insinuait en elle petit à petit, de manière perverse et sournoise. Merlin qu’elle détestait les hommes, et encore plus les hommes comme le brun qui lui faisait face ! Il avait l’air de savoir pertinemment l’effet qu’il lui faisait et il s’en amusait. Salaud ! pensa-t-elle très fort en ignorant royalement sa question. Si elle voulait l’empêcher de la toucher, elle le ferait, et de manière douloureuse, pour lui en tout cas.
Elle essaya de reprendre contenance, lui parlant avec une voix qu’elle espérait empreinte d’assurance et lui demandant de lui rendre son espace vital. Ce qu’il ne fit pas, bien entendu. Sale type. Finalement, elle préférait la compagnie de Marley Withman à la sienne ! Au moins ce dernier avait la décence de ne pas la coller comme il le faisait, même s’il la déshabillait du regard – pour ne pas dire violer du regard tant ses yeux étaient malsains et empreint de perversité – il ne se permettait pas de gestes déplacés. Et s’il le faisait, Elaeh n’hésiterait pas à le remettre à sa place d’un sortilège bien senti, mais avec Stellan…elle craignait sa réaction, du coup elle ne savait pas comment agir.
-Tu as raison, répondit-elle sur un ton légèrement acide, il est charmant, je ferais mieux de le retrouver.
Oui, le mieux serait sans doute qu’elle s’en aille, qu’elle laisse cet imbécile en plan, mais, tremblante contre le mur, Elaeh ne parvenait pas à esquisser le moindre mouvement. Jusqu’à ce que Stellan lui demande s’il lui faisait peur. Ce salopard s’amusait de la situation en plus ! Rassemblant son courage, elle le repoussa d’un coup d’épaule et prit un peu de distance par rapport à lui.
-Pourquoi est-ce que tu le ferais peur ? Tu n’es vraiment qu’un idiot ! conclut-elle avant de s’éloigner d’un pas vif.
Après avoir mis plusieurs mètres de distance entre elle et lui, Elaeh attrapa une coupe de champagne sur le plateau d’un serveur qui passait par là et la vida d’un trait pour se calmer. Certes, se rabattre sur l’alcool n’était pas une bonne idée, mais au moins se fut efficace. Elle allait se remettre en mouvement, pour partir d’ici, lorsque Marley Withman s’approcha d’elle. Forcément, une calamité ne venait jamais seule. Il commença à ouvrir la bouche, mais elle le coupa d’un « tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ! » un peu sec avant de quitter le manoir et de rentrer chez elle.