Vendredi 11 mars

Lana faisait les cent pas dans le salon en fulminant littéralement, jetant un coup d'oeil assassin à l'horloge suspendue au mur toutes les 5 minutes. Il était minuit passé et Lincoln n'était toujours pas là. Ce n'était pas rare mais dans le cas présent, cela agaçait prodigieusement la jeune femme, et pour cause.

Cela faisait des jours qu'elle lui répétait que ses parents allaient venir manger chez eux. La situation était déjà encore un peu difficile en temps normal. James Whitefern n'avait toujours pas réellement avalé le fait que sa fille cadette aille épousé un « sang-de-bourbe » et il ne faisait qu'un vague effort pour se montrer plus ou moins cordial avec Lincoln uniquement parce que Lana l'y obligeait. Mais au moins il acceptait de les voir de temps à autre. C'est pourquoi Lana avait été contente qu'ils acceptent de venir manger à la maison, chose relativement rare. Et pour l'occasion, elle avait mit les petits plats dans les grands. C'était son jour de congé et elle avait passé sa journée à préparer la maison et à cuisiner.

Quand ses parents arrivèrent, une délicieuse odeur envahissait le salon depuis la cuisine. Lincoln semblant avoir été retardé, elle avait servit l'apéro, parlant de tout et de rien. Après plus d'une heure, son père montrait les premiers vrais signes d'agacement et ne cessait de répéter qu'il avait faim. Lana se décida alors à les faire passer à table pour servir les entrées. À passé 21h, de peur que le repas ne finisse par être froid, trop cuit ou autre, Lana avait fini par le servir. Et c'était sans faim qu'elle avait picoré dans son assiette en écoutant son père – qui avait définitivement perdu patience – se plaindre du manque flagrant d'éducation de son époux alors que sa mère ne cessait de rappeler à quel point le fiancé de sa soeur était parfait, lui.

A 23 heures, le repas, le dessert et le café prit, Lana fini par pour ainsi dire mettre ses parents à la porte, sa patience ayant atteint ses limites. Et depuis, elle tournait en rond en rageant, ne cessant de répété à voix haute qu'elle allait le tuer.

Il était presque 1 heure du matin quand Lana se lança dans la vaisselle et histoire d'être bien occupée, ce fut à la main qu'elle s'y lança. Elle en était aux assiettes quand la porte d'entrée se fit entendre. Il lui suffisait de reculer d'un pas pour voir le salon et ce fut en lançant une assiette sur Lincoln avec une précision effrayante – cette dernière le frôla avant de s'écraser contre le mur – qu'elle l'accueillit. Le second tir fut tout aussi ajusté, tout comme le troisième et dernier.

Espèce d'enfoiré !, lui cria-t-elle en venant dans le salon d'un pas énervé. Passer devant le canapé lui offrit de nouveaux projectiles, heureusement moins dommage et fragile que la vaisselle, et aussitôt, elle commença à lancer de toutes ses forces les coussins sur son époux. Je peux savoir où tu étais passé ?, hurlait-elle entre deux lancé de coussins. Mes parents étaient furieux !

Et il était clair qu'il n'y avait pas que ses parents qui étaient furieux. La colère faisant briller les yeux de Lana et teintait son visage légèrement en rouge.

Ne restant plus qu'un coussin, Lana le garda en main, se rapprocha de Lincoln et commença à le frapper sans ménagement avec.

J'ai passé ma journée à préparer ce putain de souper et toi tu te pointe même pas ? Va te faire foutre Lincoln !

   

Vendredi 11 mars

Attrapée par Lincoln, Lana lâcha le coussin mais elle ne cessa pas de l'assassiner du regard pour autant. Elle était réellement furieuse contre lui. Elle faisait tout son possible pour que Lincoln puisse finir par être pleinement accepter dans sa famille. Elle faisait un grand nombre de concession, prenait sans cesse sa défense, assurant qu'il méritait vraiment qu'on lui accorde sa chance et lui, il foutait tout en l'air en leur posant un lapin de la manière la plus impolie et vulgaire qui soit !

Et voilà qu'en plus, au lieu de s'excuser, il osait la défier de la sorte ! Lana n'était pas stupide, quand Linc rentrait aussi tard c'était qu'il était aller voir une femme et si en temps normal elle avait apprit à s'y habituer, là c'était quand même trop !

Espèce de connard !, cria-t-elle à sa réponse. Non pas furieuse qu'il l'ai trompé mais furieuse qu'il ai préféré aller s'envoyer en l'air plutôt que de faire un effort avec ses parents ne serait-ce que pour elle ! Après tout, elle c'était pas amour pour lui qu'elle faisait autant d'effort pour l'intégrer à sa famille. Tu fais vraiment chier Linc !

Furieuse, elle se débattait comme un beau Diable pour se dégager mais Lincoln l'avait plaqué contre le mur et il était plus fort qu'elle. La rage accumulée toute la soirée sortait et menaçait d'exploser. Ce n'était pas une première, loin de là, mais pourtant cela lui faisait toujours le même effet. Mine de rien, Lana n'aimait pas être aussi furieuse contre son époux mais il avait l'art et la manière de réveiller un véritable volcan en elle.

Lincoln avait raison, jamais il ne trouverait grâce au yeux du père de Lana mais elle était surtout énervée car elle avait fait des efforts énormes pour préparer cette soirée et elle avait vraiment voulu que Linc soit présent, ne serait-ce que pour clouer le bec de son père pour une fois. Car il était aussi bien là le problème, Lana savait que dès le lendemain, il aurait raconté à toute la famille comme ce malotru de Lincoln leur avait fait impoliment faux-bond et Lana n'aimait pas savoir l'homme qu'elle aimait être la cible des critiques. Parce que Lincoln n'était pas l'enfoiré égoïste que tout le monde s'accordait à dire qu'il était. Enfin, il n'était pas que cela. Elle, elle voyait celui qui se cachait derrière tout cela et elle voulait à tout prix protéger cette face cachée de son époux.

Lana se laissa faire quand Lincoln posa son front sur le sien. Elle le savait sincère, elle n'en n'avait jamais douté une seule seconde mais elle restait énervée et déçue par son absence. C'est pourquoi, une fois libre, elle le repoussa et lui mit une claque telle qu'elle sentit sa main chauffer aussitôt. Elle plongea son regard dans le sien, ses yeux devenus brillant malgré elle.

Tu fais vraiment, vraiment chier, répéta-t-elle.

L'instant suivant, elle s'emparait de ses lèvres avec fougue... pour mieux reculer d'un pas et lui remettre une gifle.

La prochaine fois que tu décide de me laisser tomber, tu as intérêt à quand même me prévenir de ton absence sinon je te jure que tu n'aura plus qu'à passer le reste de la nuit dehors !

Et aussitôt, elle l'attrapa par le colle et s'empara à nouveau de ses lèvres, lui mordant d'un coup sec la lèvre inférieur, juste assez pour que cela se sente sans pour autant en arriver au sang avant de le repousser à nouveau et le fixer avec un regard entre la colère noire et le désir intense.

   

Parfois, Lana se demandait ce que serait sa vie si elle avait une vie de couple normale avec Lincoln. Car bien entendu, il était impensable qu'elle puisse se poser la question avec un autre homme que lui. Même si leurs débuts n'avaient pas été évidents, elle avait su dès leur premier baiser que c'était avec lui qu'elle voulait faire sa vie et personne d'autre. L'idée de s'imaginer vivant avec un autre homme ne lui traversait tout simplement jamais l'esprit, même durant leurs disputes. Mais cela ne l'empêchait pas de se demander comment serait les choses s'ils étaient un couple normal. Lincoln rentrant tout les soirs du travail, des repas de familles, peut être un enfant. Mais la fidélité n'était pas forcément la normalité. Peut-être que Linc aurait entamé une liaison, quelque chose de bien plus sérieux que ses coucheries d'un soir et que finalement, leur bonheur conjugale aurait voler en éclat.  

Alors peut-être que leur coupe était loin d'être parfait aux yeux des autres mais aux siens, il l'était car Lana savait ce qu'il en était. Il n'y avait pas de cachotteries, pas de tromperies. Après tout, coucher avec quelqu'un d'autre n'était pas être infidèle si on avait l'avale de sa moitié n'est-ce pas ? Et Lincoln avait beau aligner les conquêtes à un rythme parfois effréné, c'était toujours auprès d'elle qu'il rentrait soir après soir.

Je m'en fous que tu le fiche dehors. Tu peux même ne pas lui laisser le temps d'enlever son manteau si ça te chante ! Mais au moins tu aura fais l'effort d'être là...

Et dans le fond, c'était tout ce qu'elle demandait. Parce qu'elle s'en foutait en fin de compte que ses parents apprécient Lincoln ou pas. Où elle avait surtout été blessée c'était tout bêtement qu'elle avait passé un temps fou à tout préparer et qu'elle aurait au moins voulu que son fichu mari se pointe histoire qu'elle n'ai pas fait tout ça pour rien ! C'était quand même pas trop lui demander de faire un vague effort quand même ? Parce que ce n'était pas  que pour lui que ce genre de soirée avec ses parents tournaient au supplice. Pour elle aussi c'était irritant comme pas possible ! Ça la rendait dingue d'entendre son père sous entendre encore et encore à quel point Linc n'était pas fait pour elle et de voir sa mère vouloir l'air de rien lui présenter tous les fils célibataires/divorcés de ses amis. Mais elle avait été élevé dans l'idée que la famille se devait de se réunir parfois, qu'on le veuille ou non.

Elle se laissa faire quand il la plaqua au mur et, aussitôt, elle l'entoura de ses jambes tout en s'agrippant à ses épaules. Elle était toujours furieuse, mais elle avait aussi très envie de lui. Rien de surprenant, avec Lincoln, la colère était souvent apparenté au désir. Enfin, plus honnêtement, dès qu'il s'agissait de Lincoln tout s'apparentait au désir pour elle. On avait beau dire et répéter que le désir diminuait peu à peu au sein d'un couple, c'était totalement faux en ce qui la concernait.

Elle l'entendait, elle l'entendait très bien et elle le croyait sur parole. Elle n'avait jamais mit ses paroles en doute, pas une seule fois.

Tu vas finir par me rendre folle, lui répondit-elle sur un ton clairement radoucit avant de répondre à son baiser avec passion.

Elle le voulait, elle avait envie de lui. Elle avait BESOIN de lui ! Là, tout de suite, maintenant ! Alors sans plus attendre, elle glissa tant bien que mal ses mains entre eux et avec deux mouvements fébriles, elle arracha les boutons de la chemise de son époux, sans se soucier des dégâts. Lincoln était sa drogue, c'était ainsi. Il était nocif pour elle mais elle ne pouvait pas s'en passer et en redemandait encore et encore au point qu'il lui arrivait même à se sentir en manque de lui lorsqu'il n'était pas auprès d'elle.

   

Lana poussa un soupire en levant les yeux au plafond en écoutant son mari. Elle l'aimait réellement plus que tout au monde mais bon sang qu'est-ce qu'elle pouvait avoir envie de l'étrangler parfois.

C'est pas pour mon père que j'aimerai que tu sois là, mais pour moi !

C'était donc si difficile que cela qu'elle puisse vouloir quelque chose de sa part pour elle et non pour lui ou pour les autres pour une fois ? Elle avait l'impression parfois de passer après le reste avec lui. Après ses pulsions, ses maîtresses et même ses propres parents pour le coup. Elle savait qu'il l'aimait sincèrement mais ce n'était pas tout les jours facile à vivre non plus. Encore moins à 1 heure du matin après avoir passé la journée à cuisiner.

Mais comme toujours, Lincoln trouva le moyen de couper court à la dispute. À dire vrai, Lana le soupçonnait même de parfois volontairement en provoquer juste pour la réconciliation qui s'en suivait toujours. Cela avait toujours été comme ça, dès les débuts de leur relation. En fait, leur premier ébat, et le premier tout court pour Lana elle-même, avait eu lieu après leur première grosse dispute alors qu'ils étaient encore à Poudlard. Heureusement, ils n'attendaient pas de se disputer pour coucher ensemble mais cela restait leur manière à eux de mettre fin aux crises. Tout du moins pour un temps.

Alors que Lincoln lui avait retiré son haut, Lana dégrafa son soutien-gorge dans un geste habille et le sous-vêtement prit le même chemin que son vêtement. Tout ce qu'elle voulait là tout de suite c'était sentir la bouche de son époux sur sa peau. Dans ce but, elle rejeta largement la tête en arrière pour dégager totalement sa poitrine tout en poussant un petit gémissement à peine audible.

Lana avait eu d'autres amants depuis leur petit arrangement mais jamais aucun ne lui avait fait l'effet de Lincoln. Elle avait toujours tellement envie de lui que ça en était presque douloureux et seul lui était capable de réellement l'assouvir. Elle avait eu des orgasmes avec d'autre, certes, mais jamais rien de comparable, jamais rien d'aussi intense, presque violent.

La jeune femme se redressa et se tortilla jusqu'à se retrouver assise à cheval sur les genoux de son époux lui aussi assit dans le fauteuil, face à lui, sa jupe remontant haut sur ses cuisses. Elle glissa une main dans les courts cheveux brun et en attrapa une poignée pour le forcer à rejeter la tête en arrière. Aussitôt, elle vînt écraser ses lèvres sur les siennes alors qu'elle glissait sa main libre entre eux pour défaire le pantalon de Lincoln.

Lana appréciait beaucoup les préliminaires en temps normal mais lors de leurs disputes, sont besoin impétueux de sentir Linc en elle prenait généralement le dessus sur le reste. C'est pourquoi, une fois le pantalon de Lincoln ouvert, elle se tortilla à nouveau afin d'envoyer valser sa culotte avec son haut et son soutien-gorge et se positionna de sorte à le faire glisser en elle. Ce simple geste lui fit pousser un gémissement étouffé avant qu'elle ne commence lentement à monter et descendre, une main toujours dans les cheveux de son époux qu'elle regardait droit dans les yeux.

   

Au moment où Linc ferma les yeux en soupirant, Lana su qu'il avait enfin comprit les raisons de sa colère. Elle avait toujours trouvé Lincoln intelligent mais bon sang il pouvait vraiment être lent à la détente parfois. Mais malgré l'accueille violent et sa frustration, elle ne lui en voulait pas. Elle avait depuis longtemps comprit que tout ce qui avait trait à la famille avait largement tendance à passer au-dessus de Lincoln. Mais cela n'empêchait pas à son épouse de piquer régulièrement des crises pour autant. C'était dans son tempérament et elle devait admettre que leur couple serait tout de même beaucoup trop ennuyeux sans cela.

Et leurs ébats n'en n'étaient que plus sauvage. Ce qui frôlait l'exploit, Lana et Lincoln n'ayant généralement pas pour habitude d'être tombé dans une triste routine à ce niveau-là. Chevauchant Linc, elle lui imposa les rythmes et les mouvements jusqu'à l'arrivée fulgurante d'un orgasme foudroyant.

Le souffle court, Lana se laissa alors sagement faire en s'allongeant auprès de Lincoln, se blottissant contre lui. Car c'était ça aussi le couple Newman. Ce n'était pas que des cris et du mobilier volant en tout sens, ils savaient aussi se montrer tendre l'un envers l'autre.

Huuuuuuum, je sais pas, lui répondit-elle sur un ton taquin quand il lui demanda si elle lui pardonnait. La vérité était que dans le fond, Linc n'avait tout simplement jamais eu à se faire pardonner. Cela coulait de source chez Lana. Elle avait beau hurler, le menacer voir le frapper, cela s'envolait aussitôt une fois la tempête passée. Mais elle trouvait cela tellement mignon la manière dont il lui posait la question.

Après lui avoir répondu à son petit sourire, Lana se colla d'avantage à lui, savourant le contact de sa peau nue contre la sienne. Elle se sentait tellement bien ainsi, comment est-ce que ses parents pouvaient prétendre qu'elle avait fait une énorme erreur en l'épousant ? Tandis que Linc nichait son visage dans le creux de son épaule, Lana glissa doucement ses doigts dans ses cheveux avant de reprendre d'une voix douce, plus sérieusement.

Tu sais très bien que je te pardonnerais toujours.

Et c'était vrai. Quoi que puisse faire Lincoln, Lana savait que lui en vouloir à jamais lui serait trop difficile, voir impossible. Elle pourrait être furieuse, jalouse, blessée, lui en vouloir au point de lui hurler dessus, de le frapper et de pleurer... au final, à un moment ou à un autre, elle finirait toujours par lui pardonner. Ne serait-ce que pour pouvoir l'entendre dire ses quelques petits mots qu'il murmura ensuite.

Lana n'avait jamais douter des sentiments de Lincoln a son égard mais il le lui disait tellement rarement qu'à chaque fois qu'il le faisait, elle sentait monter une bouffée de bonheur en elle.

Je sais, répondit-elle tout en continuant de lui caresser les cheveux. Mais j'aime te l'entendre dire.

Lana déposa quelques baisers sur l'épaule de Lincoln avant de reculer un petit peu pour appuyer son front sur le sien.

Tu as mangé ? Si tu as faim je peux te réchauffer le reste du repas.