Let have some fun ! ~ Arthy

**Ezéchiel U. Crowford** Fondatrice ϟ Parchemins : 153

Let have some fun !

Vendredi 18 mars 2016

Ezéchiel n'était pas forcément du même avis que son ami. Ce n'était pas obligé que le grand-père d'Arthur apprenne un jour que son petit-fils préférait la compagnie des hommes quand il s'agissait de batifoler dans un lit. Après tout, certains secrets pouvaient très bien être tus. Cela dit, c'était toujours inconfortable de vivre caché et de devoir taire certains aspects de soi-même, aussi, si Arthur envisageait de tout avouer un jour à sa famille, il ne chercherait pas à l'en dissuader, au contraire. C'était probablement une bonne chose qu'il projette de faire ça, même si ce n'était encore qu'un projet lointain. Ça l'aiderait sans doute à s'accepter. Parce que le brun se doutait bien que son meilleur ami avait du mal pour ça.

Pourtant il n'y avait aucune honte à aimer les hommes. Certains disaient que les homosexuels ne pouvaient pas avoir d'enfants et que ça posait problème pour la descendance de la famille, mais lui avait toujours trouvé ce raisonnement parfaitement crétin. On pouvait parfaitement adopter ! Sans compter que tous ceux qui vivaient avec un homme n'étaient pas forcément gays, ils pouvaient être bi -comme lui- et si vraiment adopter était trop problématique parce que ça ne faisait pas de lien de sang il était toujours possible de s'arranger autrement. Et puis il y avait des couples hétéro qui n'avaient jamais d'enfants ! Mais bon, chez les sang-purs il ne fallait pas s'étonner que les gens soient butés et restent campés sur leurs positions, après tout c'était bien connu que les mœurs évoluaient très lentement dans l'aristocratie.

-Prends ton temps. Ça viendra sûrement tout seul, faut juste se faire à l'idée. Ou trouve-toi un copain ! Si tu t'envoies en l'air tous les soirs ça devrait t'aider à accepter l'idée que tu aimes ça non ? Fit-il avec un grand sourire goguenard.

Sourire qui s'accentua en entendant parler de son cousin, et les justifications d'Arthur qui le firent rire de plus belle. Il était presque mignon à prendre la défense de Théo ! Mais ce n'était pas ça qui allait l'empêcher de taquiner son cousin avec ça, pas question de laisser passer une telle opportunité !

-T'inquiète je compte pas le crier sur tous les toits, rigola-t-il. Juste le charrier un peu. Mais il t'en voudra pas pour ça, il est pas rancunier.

Heureusement d'ailleurs, vu toutes les blagues pas forcément de très bon goût qu'il avait faites à son cousin, s'il lui en voulait à chaque fois ils seraient en guerre. Mais au lieu de ça, il le prenait toujours en riant et se vengeait ensuite à sa façon. Ils avaient toujours fonctionné comme ça et ça ne les avait jamais empêchés de s'adorer comme des frères. D'ailleurs, Ézéchiel considérait un peu le brun comme son grand frère d'une certaine façon.

-Mouais, ou alors on l'évite comme la peste en espérant que ça passera, fit le brun en se rappelant comment lui-même avait mit presque 10 ans juste pour adresser la parole à Beny simplement parce qu'il avait du mal à se faire à l'idée qu'il était tombé amoureux d'un poufsouffle naïf et mignon. Beny est du genre à pas avoir très confiance en lui et à croire qu'on n'est pas du même monde, qu'il va m'attirer des problèmes parce que ma famille acceptera pas un simple pâtissier, blablabla, bref tu vois le tableau. En fait, il serait plutôt du genre à me laisser pour pas m'attirer d'ennuis justement parce qu'il m'aime. Enfin je sais pas trop. J'espère que tu dis vrai et que son envie de rester avec moi sera plus forte que le reste. En plus j'en ai rien à battre, moi, de toutes ces idioties comme quoi on est trop différents pour être ensemble ! Je sais pas comment lui faire comprendre que ça a pas d'importance pour moi.

Les choses étaient un peu compliquées à ce niveau-là. Ezéchiel espérait que Beny ne souffrirait pas trop de leur différence de monde justement. Parce qu'il n'avait pas l'habitude de l'hypocrisie et de la cruauté de certains sang-purs de ce milieu. Mais il ne lui avait pas échappé que Arthur semblait bien s'y connaître, et il n'avait pas l'intention de lâcher son meilleur de si tôt concernant ce sujet.

-Enfin bon... Tu dis que c'est évident mais... Tu serais pas amoureux par hasard ? Fit Ezéchiel en se penchant vers son ami un grand sourire aux lèvres.

**Arthur S. Pierce** ϟ Parchemins : 51

Ezé avait toujours eu plus de facilité que moi pour beaucoup de choses. C'est peut-être pour ça que je l'admire autant. Il ne se doute pas à quel point les choses semblent toujours trop compliquées pour moi. Je n'ai pas confiance en moi, pas du tout et c'est bien là le clou du problème. Je ne suis pas idiot. Je sais que cela viens de moi, mais je n'arrive pas à assumer certaines choses, à m'assumer moi. Je ne me trouve pas assez bien pour tellement de choses, heureusement que je crois au moins en mon travail. C'est la seule chose pour laquelle je n'ai jamais eu de doute. Je savais que j'étais fait pour ce travail et je n'ai jamais douté de mes capacités à lancer mes sorts. Je sais qu'ils atteignent toujours leur cible. J'aurais aimé en dire autant pour le reste, surtout en ce qui concerne mes sentiments. Un petit sourire gêné s'affiche sur mon visage quand il me dit que je devrais sortir avec plus de garçons, que ça m'aiderait peut-être à accepter les choses plus facilement, mais ce n'est pas du tout mon genre. Je lui réponds donc en haussant les épaules:

« Non je ne pense pas que ça m'aiderait. Je ne suis pas comme ça. J'ai besoin de sentiments pour faire ce genre de choses … enfin pas forcément de sentiments … juste de me dire que ça ne sera pas un coup d'un soir, je veux avoir l'impression de vivre quelques choses.»

C'est sans doute un peu trop romanesque, mais je n'ai jamais été du genre à faire l'amour avec quelqu'un juste pour dire de le faire. Il devrait le savoir, même si c'était différent avec lui. Je n'avais pas du tout préviens de faire ma première fois avec lui. C'est arrivé comme ça et je dois bien avouer que je ne le regrette pas. C'était très agréable mais là n'est pas vraiment la question. Je ne l'aurais pas fait si nous n'avions rien en commun ou si nous nous connaissions mal. Je suis persuadé qu'il peut comprendre ça, même si lui fait les choses bien autrement.

Nous avons ensuite parlé de Théodore. Je n'avais pu m'empêcher de lui avouer ce qu'il s'était passé. Je me sens déjà coupable de lui avoir dit et e'espérais bien qu'il ne crie pas sur tous les toits que j'ai ligoté Théo. Je m'en voudrais beaucoup que son cousin se sente humilié mais j'ai confiance en mon meilleur ami. Je lui réponds:

« J'espère bien. Je n'ai pas envie qu'il ai des ennuis à cause de moi. »

Et puis on s'est retrouvé à parler de son petit ami. Sujet délicat. Je n'ai pourtant pas de mal à comprendre ce qu'il peut ressentir même si je trouve ça ridicule. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il n'a pas choisi la bonne personne. Je lève les yeux au ciel, pourtant si j'avais été de l'autre côté et que je n'avais pas eu une famille aussi attachée à la nature du temps peut-être que j'aurais un peu mieux compris, mais je trouve ça ridicule de penser que les différences aient une quelconque importance.

« Je pourrais essayer de le convaincre si tu veux …»

Je ne sais pas pourquoi j'ai dis ça. C'est sorti tout seul. Mais ce n'est pas si bête. Je connais bien Ezé et je suis son meilleure porte parole. Je me racle la gorge lorsqu'il me demande si je ne serais pas amoureux. Je n'ai pas tellement envie de lui avouer que à son cousin que j'aime et qu'il n'est pas le seul que j'aime.

« Non … c'est juste que je pense que du moment qu'on aime l'autre, le reste ne devrait pas avoir d'importance. C'est tout.»

Je bois une dernière gorgée de mon verre espérant qu'il n'insiste pas plus, mais ce n'est pas gagné.

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